L'histoire :
Léon Van Bel travaille depuis toujours comme machiniste-mécanicien sur la locomotive 12.004, dite « La Douce ». Il n'a jamais fait autre chose de sa vie et sa machine, il l'a dans le sang, il la connait jusqu'au bout des doigts. Cependant, 30 ans de trépidations et de charbons dans les poumons, finissent par user le corps. Léon Van Bel sent malgré tout la retraite arriver. De plus, une nouvelle ère approche à grand pas : le grand téléphérique est installé depuis peu. Ce nouveau moyen de locomotion semble plus adapté aux transports, quels qu'il soit. Il peut franchir les montagnes, éviter les ponts et les tunnels, mais surtout, il fonctionne à l'électricité ! Van Bel s'obstine à refuser toute formation sur les machines électriques. Pourtant, nombreux sont ses collègues qui franchissent le pas. Lui se sent de plus en plus seul face à ce monde qui change. Les dépôts ferment les uns après les autres et les transports de marchandises se font de plus en plus rares. Van Bel sent qu'il doit agir avant qu'il soit trop tard. Avec quelques collègues encore fidèles à la vapeur, il souhaite mettre à l'abri La Douce dans sa maison, transformée en Hangar pour l'occasion…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette fois en solo, en tant que dessinateur ET scénariste, François Schuiten propose un album luxueux en noir et blanc sur le thème du chemin de fer vapeur, toujours dans l'univers décalé des Cités obscures qu'il a animé avec Benoît Peeters. On plonge ici dans la vie d'un machiniste-mécanicien qui vit corps et âmes pour son travail et surtout sa machine, la locomotive 12.004 dite « La Douce ». Schuiten développe son histoire au travers de ce personnage attachant et intègre, qui vit mal la mutation irréversible de la société. En effet, le monde de la vapeur laisse place à l'électricité, avec ses progrès techniques et son nouveau mode de transport, le téléphérique. Sur sa route, Van Bel croise une jeune femme muette, en compagnie de laquelle il va partir à la recherche de sa locomotive désaffectée. Son objectif unique est de retrouver sa machine, avant qu'elle ne soit détruite. S'ensuit alors une escapade au travers du téléphérique... et dans ce monde en pleine mutation, on peine à percevoir les acteurs qui tirent les ficelles. Dans la lignée de son œuvre, à l'aide de ce dessin réaliste pointilleux en noir et blanc qui fait sa renommée (Grand Prix d'Angoulême en 2002), Schuiten met en scène son univers décalé étrange. Un univers en pleine mutation et mâtiné de steampunk, entremêlant belles mécaniques et énergie vapeur, qui absorbe littéralement le lecteur. Petite innovation technologique cohérente avec cette œuvre et notre époque : pourvu qu'on soit muni d'une webcam et d'un ordinateur, les geeks peuvent aussi vivre une petite expérience de réalité augmentée en voyageant à bord de La Douce, en se connectant au site www.12-ladouce.com. Le voyage commence pour une expérience originale et unique dans l'univers de François Schuiten...
