L'histoire :
Fin XIXème, Zachary et son cheval avancent péniblement dans un paysage escarpé du Montana, à travers les congères de neige. On lui a indiqué le village de Promesa, abandonné dans une cuvette isolée, à trois jours de cheval. Ça fait cinq jours qu’il est parti, avec sans doute quelques poursuivants dans son dos… Désormais, il ne devrait pas tarder à trouver sa destination refuge. Il traverse une gorge sur un pont de troncs, qu’il effondre ensuite dans la rivière en contrebas, afin de ralentir ses poursuivants. Il finit par trouver la passe, entre deux falaises escarpées, et redescend à travers le blizzard vers le bas. Dans le froid extrême, au bout du rouleau, il découvre une église et un hameau de 4-5 bicoques en ruine. Ouf, sauvé ! Pourtant, il y a un cheval attaché dans l’écurie. Une cafetière encore chaude sur un poêle. Fusil à la main, il fouille, ouvre un placard et… une jeune femme squaw lui saute dessus et le neutralise au sol. Elle a une étoile de shérif accrochée sur sa poitrine. Elle s’appelle Perla, elle est fugitive elle aussi, mais elle comprend rapidement qu’elle n’est pas l’objectif de Zach. Cependant, elle le tient en respect avec son revolver et lui demande de partir. Zach n’a nulle part où aller. Il décide de lui tenir tête et de s’installer dans une des cabanes. Perla ne le tue pas, mais elle reste néanmoins méfiante. Zach monte un poêle, protège son cheval et organise sa survie pour quelques semaines, à une vingtaine de mètres du saloon où s’est installée Perla. Au début, ces deux là se regardent en chiens de faïence… Et puis une nuit, un visiteur armé et discret surgit…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir exploré le registre de l’anticipation géopolitique dystopique avec No war, Anthony Pastor revient à un genre fondamental et bien balisé : le western. Et quel western ! Âpre, sauvage, sans pitié, avec des flingues qui crachent, une chasse à l’homme, de farouches désirs de vengeances, des conditions climatiques extrêmes, mais aussi… une belle histoire d’amour. Celle que le titre désigne comme La femme à l’étoile n’est pas exactement shérif. Elle est une jeune squaw fugitive, qui trouve un peu plus qu’une alliance de circonstance dans les bras de Zach, jeune cowboy fugitif lui aussi. Au fil de la narration, dans un climat de tension permanente, l’auteur nous dévoile leurs passifs et leurs culpabilités à tous deux, par le biais de cauchemars ou de bribes de souvenirs égrainés dans les encadrés narratifs de leurs pensées. Le suspens monte rapidement à un haut niveau, pour ne jamais redescendre. Tout en respectant admirablement les codes du genre, Pastor avance en dehors des sentiers battus et livre, au final, une aventure à chaque page imprévisible. La traque et le siège du hameau de Promesa courent ainsi sur plus de 250 pages, alimentés par un dessin en bichromie de teintes grises-bleues entièrement à l’aquarelle (les rêves au lavis de teintes sanguines). Ça va saigner et peu en réchappent. Le couple héros s’en sortira-t-il vivant ?
