L'histoire :
En 1935, dans un petit village français, l’installation d’un nouveau curé, plus jeune que son prédécesseur, est sur toutes les lèvres. La majorité des habitants semble ravie. Mais ce n’est pas le cas du docteur Jarowski, pour qui la religion est semée de contradictions. Un jour, les deux hommes se rencontrent. Le médecin de campagne, souvent bougon et peu apprécié des villageois, propose au père Vincent un diner, afin de mieux se connaître. Le soir venu, ils évoquent ensembles leurs conceptions de la vie et d’autres thèmes. Un sujet est aussi mis sur la table : la disparition récente de Camille Tolziak. Cette jeune femme n’a plus donné signe de vie depuis plusieurs semaines. Certaines ouailles demandent à l’église que lui soit dédiée une prière. Les jours passent et visiblement, les relations entre des deux hommes, qui ne s’apprécient pas vraiment, se détériorent. Une nuit, Geneviève, la femme de chambre du docteur Jarowski, rend visite au curé. Elle lui dit que le vieil homme vit ses derniers jours et qu’il souhaite lui parler. Arrivé chez le médecin, l’homme de foi entend une drôle de confession de la part de celui dont la santé vacille. Jarowski l’invite en effet à cesser toute prière pour la disparue, car c’est lui-même qui l’a assassinée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Année après année, Christian de Metter s’inscrit comme l’un des auteurs les plus réguliers et intéressants qui soient. Quelques mois après la sortie de Scarface, Casterman publie cette intégrale du Curé, une série en deux opus publiée en 2001 et 2003 (dans la collection Triskell de Soleil). L’histoire est écrite conjointement par Christian de Metter et Laurent Lacoste. L’action prend place dans un village de campagne en 1935. L’ambiance est très pesante et l’arrivée du curé met le feu aux poudres. Un vieux médecin lui annonce sur son lit de mort être le responsable de la disparition d’une jeune fille du village. L’homme de foi est alors torturé entre la tentation d’alerter la police et la famille, et le secret de la confession. Sur cette problématique, la narration est vraiment agréable et l’atmosphère progressivement tendue. Les deux parties se lisent d’une traite, accordant une grande cohésion à l'œuvre. On se prend même à céder à la panique lors de certaines séquences, ce qui signifie que les auteurs ont vraiment remplis leur mission. Les planches du dessinateur de Figurec sont toujours impressionnantes. Son travail sur les aquarelles a de quoi laisser pantois plus d’un habitué. Si vous l’aviez raté à l’époque, ne manquez pas le coche cette fois : ruez-vous sur cette intégrale de haute facture.
