L'histoire :
La jeune Violine, âgée d’environ 13 ans et pourvue d’étranges yeux violets, a un pouvoir particulier : en regardant fixement dans les pupilles des gens qu’elle rencontre, elle peut lire leurs secrets ! Ainsi, elle choppe les solutions du devoir de géométrie dans l’œil de son professeur de maths, et elle rackette ensuite ses camarades pour leur filer. Ou encore, elle exerce un petit chantage auprès du directeur du supermarché dans lequel elle a chapardé, parce qu’elle sait qu’il pratique du blanchiment d’argent sale. En rentrant chez elle, ses parents – qui connaissent son don – lui demandent un petit service, à l’hôpital de leur ville : un enfant indien prénommé Tsampa a été trouvé, il ne parle pas le français et reste mutique, en proie à des crises de terreur. Une fois seule avec lui dans sa chambre, Violine ausculte ses pupilles et elle y voit un palais, un poignard, un cobra… mais sa séance est interrompue par une ombre massive qui les observe, de l’autre côté de la fenêtre. L’ombre s’enfuit, tandis que Tsampa a une nouvelle crise de terreur. La nuit suivante, Violine fait un cauchemar très réaliste : Tsampa est en danger ! Elle réveille ses parents et les convainc de filer à l’hôpital… mais ils arrivent trop tard : la vitre a été brisée et Tsampa a disparu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce 3ème œil publié sous la forme d’une nouvelle série chez Casterman est en fait un nouveau cycle de la série Violine, jadis éditée chez Dupuis et dessinée successivement par Fabrice Tarrin et Jean-Marc Krings. Onze ans après le précédent tome 5, le scénariste Didier Tronchet renvoie en effet sa jeune héroïne, pourvue du super pouvoir de lire les secrets dans les yeux des gens qu’elle rencontre, dans un nouveau cycle d’aventures mâtinées de mystères hindous. Pour la présenter aux néophytes – l’album peut se lire indépendamment des précédents – Tronchet nous la présente d’entrée au quotidien. Cette adolescente débrouillarde se sert évidemment des connaissances indument captées pour de vils chantages et rackets… mais lorsqu’un problème plus sérieux se présente, son humanité et sa morale la rattrapent et la muent en vraie héroïne attachante. L’aventure est bondissante, rythmée, originale, Tronchet déroulant sa fibre humoristique jeunesse avec toute son expérience de vétéran. Il évite les pièges de la facilité et distille juste ce qu’il faut de fausses pistes. Etonnamment, la partition graphique a été confiée à un revenant : Baron Brumaire, qui avait disparu des écrans radars depuis une dizaine d’années ! Son style graphique s’est éloigné du réalisme taillé à la serpe des Morin-Lourdel. Certes toujours aussi vif, il est ici plus jeté, plus rough… pas forcément « très jeunesse »… mais néanmoins parfaitement fluide et efficient. Le public des premiers Violine suivra-t-il le nouveau duo dans leurs aventures en terres hindou ?
