L'histoire :
Engagé comme tant d’autres dans la Grande Guerre, Baptiste Beaufils bénéficie d’un talisman magique, offert par la rebouteuse de son village, qui le protège des blessures et de la mort. Hélas, sur le front, un courrier lui apprend la mort accidentelle de son fils Jules. Suicidaire, il se jette à corps perdu dans le moindre combat… mais le talisman le protège réellement : il devient un « trompe-la-mort », dont les camarades se méfient. Un jour, il donne son talisman à un jeune conscrit, simplement parce qu’il s’appelle Jules, comme son défunt fils. Dans les secondes qui suivent, il est enseveli par l’explosion d’un obus. Dans les interstices de galeries souterraines, il finit par émerger devant une porte surréelle. De l’autre côté, il découvre une nef gigantesque et merveilleuse, que soutiennent des colonnes qui paraissent vivantes. Tout au bout, un monde féerique s’ouvre à lui. Il croit alors que cette fois, il est bel et bien mort, en enfer. Des créatures magiques, elfes, fées et lutins le conduisent alors auprès du roi de ce lieu enchanté, qui lui « inocule » la connaissance du vieux langage, afin qu’ils puissent se comprendre. Le roi lui explique qu’il est dans un monde parallèle qui existe depuis la nuit des temps mais qui a été « oublié » par l’humanité. Or une catastrophe s’est produite : la princesse a été blessée par une balle humaine lors d’une sortie à la surface. Elle est condamnée car le métal est néfaste aux créatures du petit peuple et ces derniers n’ont aucune notion de médecine. Baptiste se propose donc pour extraire la balle…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Débuté comme une chronique de guerre, qui faisait logiquement au passage sa part de devoir de Mémoire, ce Long hiver basculait de manière insolite, dans les dernières pages du premier tome, dans le fantastique pur, option elficologie. Patrick Mallet enfonce le clou dans cette suite, qui se déroule en majeure partie dans le monde des créatures de légende. Mal en point sur le front de la Grande Guerre, Baptiste, notre héros trompe-la-mort, ne rêve pas : il accède bel et bien à une civilisation parallèle à la nôtre et s’y trouve initié. Cette société n’a ni les mêmes repères (la magie remplace la science), ni la même destinée. En effet, le temps que cesse à la surface la folie des hommes, les faë ont décidé de se retirer en une sorte d’hibernation, pour un Long hiver. Ce titre prend un double sens, lorsqu’on sait que le temps s’écoule différemment dans les deux pans de l’univers… mais n’en révélons pas trop. Assez proche des univers défendus par Pierre Dubois (remercié en page de garde), le récit change donc radicalement de ton, pour devenir finalement un conte féerique original et plaisant, conclu en diptyque.