L'histoire :
Fjällbacka, 2003. Le cadavre d’une jeune femme aux cheveux roses, âgée de 25 ans, est découvert. L’inspecteur Patrik Hedström et le commissaire Bertil Mellberg sont appelés sur place. À proximité du lieu du crime, la police scientifique découvre des ossements. Après quelques recherches, Érica Falck, la compagne de Patrik enceinte jusqu’à la glotte, retrouve la trace de ces nouvelles victimes. Il s’agit de deux jeunes femmes : Siv Lantin et Mona Thernblad. Elles ont disparu à quinze jours d’intervalle, l'été 1979. À l’époque, le principal suspect était Johannes Hult, dénoncé par son propre frère Gabriel. D’après l’autopsie, les trois corps présentent les mêmes fractures, aux mêmes emplacements : elles ont été torturées et violées avant d’être assassinées. Ces trois meurtres sont peut-être l’œuvre de la même personne. Un peu plus tard, une jeune femme se manifeste au poste de police. Elle souhaite avoir des nouvelles concernant la disparition de son amie Tanja Schmidt. La semaine dernière, elle avait fait une déposition la concernant. Intrigué, l’inspecteur Hedstöm lui montre les photos de la victime que la police vient de découvrir. La jeune femme fond en larmes : c’est bien son amie qui a été assassinée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un an et demi après La Princesse des glaces, Olivier Bocquet et Léonie Bischoff remettent le couvert avec Le Prédicateur, deuxième roman policier de Camilla Lackberg. On retrouve ici les mêmes ingrédients : les personnages de Erica Falck et Patrik Hedström, le petit port touristique de Fjällbacka… et une intrigue avec des éléments savamment distillés, couplés à une atmosphère provinciale lourdes de secrets (familiaux, en l’occurrence). C’est la marque de fabrique de l’écrivaine suédoise. Le travail d’adaptation d’Olivier Bocquet est une nouvelle fois brillant. Il n’a gardé que l’essentiel, sans pour autant trahir l’âme du roman. En préambule, il a une nouvelle fois fait une présentation des personnages du livre, comme pour mieux s’imprégner de leur dimension psychologique, leur place sociale et leur caractère. Cette présentation en off a le mérite de faciliter la lecture, par la suite, tant le nombre de personnages est important. Quant à Léonie Bischoff, son dessin a gagné en souplesse et en puissance graphique. Elle pénètre corps et âme dans l’univers clair-obscur de Lackberg, avec un formidable travail sur les couleurs. Ses scènes de séquestration sont un modèle du genre et font froid dans le dos, avec un trait épais et répugnant. Ses moments de plénitude à la plage, avec Erica enceinte, rayonnent d’empathie. Et que dire de ses personnages secondaires (la mère de Siv Lantin et Solveig Hult), dont elle croque à merveille la médiocrité humaine. Jamais deux sans trois… Après deux albums au somment, nul doute que le suivant Le Tailleur de pierre sera du même tonneau !
