L'histoire :
Le journaliste animalier Scott Leblanc est aux USA, à Orlando, à l’occasion d’une réception organisée par le State of Florida’s Office for Animals : un groupe de 5 mamies qui défendent la cause animale profitent ainsi d’une super séance de diapos ! L’une d’elle se prend les pieds dans son pékinois, se casse le col du fémur et Scott reçoit la garde pour quelques jours du dénommé Bruce. Le lendemain, il accueille par surprise le professeur Moleskine à l’aéroport. Ce dernier est ravi… (c’est ironique). Car Moleskine doit remplacer au pied levé un collègue de la Nasa, pour un programme spatial de grande envergure sur le site de Cap Kennedy… et Scott en profite pour réaliser un reportage sur la participation animale à la conquête de l’espace. Ensembles, ils font une visite du site et sont impressionnés par le gigantisme des installations. Puis un exposé leur est donné sur le directeur du programme, le savant Von Blitz, ancien nazi expatrié aux USA. Alors qu’ils rentrent de nuit à leur motel, Scott aperçoit alors une soucoupe volante, que Moleskine ne voit pas. Le lendemain, c’est le grand jour : 3 astronautes doivent s’envoler pour la lune ! Hélas, avant la mise à feu, un incendie se déclare dans le cockpit et c’est le drame…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Philippe Geluck et Devig se sont visiblement bien amusés en mettant en place cette série parodique d’aventures d’espionnages, mélange improbable entre Tintin et Y a-t-il un pilote dans l’avion. Ils s’appliquent désormais à en dérouler le programme ambitieux des 10 titres situés en 4ème de couverture. Ce second volet a un agréable goût d’Objectif Lune : l’intrigue prend place sur une base de lancement lunaire et il y a des espions, des sabotages… Evidemment, les héros Scott Leblanc et Moleskine ne vivent rien de bien trépident, puisqu’ils sont tout bonnement nuls. En tête, le jeune journaliste, alter ego de Tintin d’une mièvrerie abyssale, est parfait dans le rôle de l’abruti de première classe, avec sa coiffure digne de Charles Trenet (jeune) et un amour inextinguible pour les animaux, surtout les ridicules. Moleskine (le profil de Haddock dans l’emploi de Tournesol ?) contrebalance en râlant et en fumant clope sur clope. Tout de même, au rythme de répliques bidonnantes et inattendues (made in Geluck), notre duo se frotte à un complot de néonazis digne d’une série B, et le pauvre pékinois Bruce n’y survit pas (le credo semble être d’un chien mort par album). Malgré ces contingences douces-débiles, la ligne claire de Devig, très sérieuse et appliquée, raccroche la série aux petits classiques d’Hergé ou de Jacobs. Une série décalée, qui ne casse certes pas des briques, mais qui déride assurément les poncifs…
