L'histoire :
John Atkins, 43 ans, administrateur de sociétés immobilières, a été retrouvé mort dans sa demeure du Sussex. La scène de crime laisse croire à un suicide. Mais avec deux balles dans la cervelle, rien n’est moins sûr… Les inspecteurs de Scotland Yard Caine et Burkinshaw sont donc sur le coup. Leurs investigations les amènent à flairer l’assassinat. Suite à des problèmes d’argent, Atkins avait du déménager, il buvait, jouait au poker… En outre, la vétusté de ses locaux professionnels est suspecte et ses relevés bancaires mentionnent des comptes au Luxembourg et en Suisse. Bref, de quoi amplifier la curiosité des deux inspecteurs. Au fil de leur enquête et de leurs interrogatoires, ils pressentent que l’activité immobilière d’Atkins était fictive, et qu’elle n’avait pas d’autre but que de constituer une caisse noire, à des fins de financement politiques. A partir de ce champ d’investigations, ils tentent d’en apprendre plus et se rendent compte que le projet immobilier pharaonique sur lequel « travaillait » Atkins, permettait ces transferts d’argent monumentaux. Or MacBain, associé principal de l’affaire, disparait au lendemain de leur première entrevue…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les coulisses du pouvoir sont un peu à la BD ce que les romans de John Grisham (L’affaire Pélican, La Firme...) sont à la littérature et au cinéma : des thrillers politico-financiers complexes mais palpitants, pour peu qu’on se donne la peine de s’accrocher aux nombreuses unités de temps et d’action. De courtes scènes, disséminées par ci par là, sans rapports les unes aux autres, participent pourtant chacune à leur manière à la constitution du gigantesque puzzle mis en place par le scénariste. Cette mécanique narrative est une nouvelle fois respectée à la lettre dans cette nouvelle intrigue (la troisième enquête, après un « quadriptyque » et un diptyque), dont il ne s’agit ici que de l’épisode d’exposition. Difficile donc de s’enthousiasmer pleinement pour le moment. On ne peut que suspecter que l’affaire remontera au sommet de l’état, vu que les membres du gouvernement sont à plusieurs reprises mis en scène dans leur quotidien, avec une forme d’arrogance qui n’augure rien de bon… La principale surprise vient du dessinateur : adieu Jean-Yves Delitte, c’est dorénavant Philippe Richelle qui dessine son propre scénario. Un style réaliste et une finesse de traits classiques s’avèrent idoine à mettre en relief ce thriller politico-financier graphiquement très sobre, car n’éprouvant nul besoin d’exotisme et de dynamisme particulier. Ah si, tout de même : une scène d’action voit un homme lever un club de golf !