L'histoire :
Alors que jour après jour, Paris voit la construction métallique d’Eiffel prendre tournure, en vue de la prochaine Exposition Universelle, les deux cadettes de la famille de Noiselles ne pensent qu’à se marier. Il leur faut pourtant attendre le feu vert de leur père, qui ne se décidera qu’une fois que leur sœur ainée Françoise sera elle-même mariée. La jeune femme a pourtant du caractère et le mariage n’est pas au programme. Du coup, ses futurs beaux-frères s’offrent du bon temps pour patienter, à grands renforts d’absinthe et de prostituées… Mais il y a un autre problème à traiter chez les de Noiselles : les affaires vont mal et seule une expédition en Égypte, pour tenter de retrouver des cartographes, permettrait d’éviter la faillite promise. Le patriarche confit donc à Françoise la mission de gagner le Caire pour user de son charme auprès de l’ambassade et ainsi gagner un précieux allié pour mieux localiser les scientifiques… Dés son arrivée, la jeune femme est envoûtée par le pays. En particulier, avant de rejoindre l’ambassade, elle assiste par hasard à la vente publique d’une jeune et jolie esclave qui la trouble terriblement…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l’instar de ce qu’ils nous ont déjà proposé pour Médée, avec cette nouvelle production, Renot et Ersel semblent utiliser un canevas qui liera les albums de la série autour de la thématique des Voiles, tout en offrant des intrigues distinctes les unes des autres (rien n’est moins sûr, cependant). Cette première étape nous offre pour guide la belle Françoise de Noiselles, dans un récit conjuguant aventure, exotisme, espionnage, érotisme et sensualité. La première partie du récit invite à une visite du Paris des années Exposition Universelle et sa clique d’artistes-penseurs et de mondains (on y croise Toulouse-Lautrec ou Oscar Wilde…). Dans ce contexte, on suit brièvement les problèmes de mariages, puis les projets industriels des de Noiselles. On y voit le caractère de notre héroïne se dessiner et on assiste à quelques parties de jambes en l’air, ici et là. La seconde partie propose un voyage en Égypte pour une intrigue d’espionnage teintée d’érotisme, plutôt fumeuse, peu compréhensible et surtout sans grand intérêt. C’est certainement l’aspect sensuel et érotique, l’épanouissement sexuel de la principale protagoniste qui semblent avoir porté prioritairement le récit. Et du reste, on ne peut pas reprocher à cet aspect de l’aventure d’avoir été le moins bien servi. On cligne d’ailleurs, sous cet angle, largement du coté de Djinn mais un ton en dessous. Le dessin proposé par Ersel porte convenablement le propos, et là encore particulièrement dans les scènes érotiques, mais sans véritable brio. A réserver donc aux amateurs d’érotisme gentillet, peu regardant sur le fond.