parution 01 septembre 2008  éditeur Casterman  collection Kstr
 Public ado / adulte  Mots clés Chronique sociale

Little Odyssée

Petits souvenirs à la pelle, le temps d'une course-poursuite à moto. Petits voyous contre flics sous la pluie. Entre rock attitude, histoire de coeur et poésie... Un ouvrage d'une rare sensibilité.


Little Odyssée, bd chez Casterman de Bernard
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Casterman édition 2008

L'histoire :

Les flics viennent de se faire le cousin, bécane explosée... C’est au tour des frangins Pline et Aristote de sentir le souffle de la justice poindre le bout de son nez. Ils ont joué avec le feu en dealant du shit depuis quelques mois et n’ont plus qu’à espérer semer la flicaille au guidon de leurs engins… Pline s’emmerde tellement dans cette banlieue pourrie, que le shit et le petit deal sont une évidence pour ne pas crever d’ennui. D’accord y‘a aussi les filles et là, Pline en connait un rayon : ces p’tits culs qui dansent, ces jolis sexes qui appellent les doigts, lui donnent le tournis. Pline est aussi un doux rêveur et un vrai épicurien. Il veut juste se sentir bien dans son corps, bien respirer, bien manger, bien boire et fumer s’il en a envie. Depuis peu, il a donné son cœur à Pénélope, une jolie fille du pays. Il lui écrit de beaux poèmes, lui fait l’amour dans les champs et s’accroche peu à peu à elle comme le papier d’une clope colle aux lèvres humidifiées. Mais la belle se fait bientôt la malle pour intégrer HEC. Pline hallucine… et reste dans son trou : pas question de vivre en ville, il a besoin d’air et d’espace. Et puis ce bled, c’est son enfance, sa famille, ses amis… Ce soir, pas de place pour la romance et les états d’âme : les 2 frangins jouent gros. Les souris ont du mal à semer les matous sur leurs Béhèm qui bombent à 200, d’autant plus que les félins, pour économiser l’essence, sortent bientôt l’artillerie. Les balles sifflent dans la nuit et Pline s’accroche à ses doux souvenirs pour ne pas entendre leur chanson…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Après Homère, c’est au tour de Fred Bernard de nous conter son Odyssée. Si l’auteur emprunte à l’aède grec le titre de son ouvrage, il le fait avec humilité en l’affublant d’un adjectif anglo-saxon. Il pousse même le clin d’œil un cil plus loin, en utilisant avec malice pour ses protagonistes des patronymes grecs à foison. Mais ne vous y trompez pas, ces subterfuges sont uniquement là pour détourner l’attention du chaland, car notre auteur livre avec pudeur un récit qui transpire l’extrême sensibilité. Cette odyssée rock’n roll nous attache à Pline, un petit délinquant, dont la philosophie (tiens revoilà les grecs !) consiste à fumer la vie par tous les bouts pour éviter de mourir d’ennui. Une histoire toute simple, qui ne cherche pas à donner de leçons mais qui dépeint très justement les états d’âme d’une jeunesse qui survit juste avant de pouvoir s’épanouir. Le talent de Fred Bernard s’exprime ici en premier lieu à travers la qualité narrative de l’ouvrage. Un découpage savamment distillé où s’entremêlent flashbacks (ch’ti hommage aux Choses de la vie de Sautet), digressions animalières savoureuses, dialogues drôles et tranchants. Le tout surmonté par une incontestable qualité d’écriture. En second lieu, c’est le graphisme qui transforme l’essai. On est toujours éblouit par ces artistes qui ont la capacité de nous laisser croire qu’il est si simple de dessiner (encore un subterfuge…) : un crayonné noir et blanc au fusain en guise d’appât, la sensation d’un premier jet. Mais lorsqu’on s’attarde, on est bluffé par le travail finalement tout en émotion et surtout par la qualité des mouvements du dessin. Une science parfaitement maitrisée... Un beau livre, terriblement vivant… A recommander sans plus attendre !

voir la fiche officielle ISBN 9782203007840