L'histoire :
Janvier 1956, à Marcinelle, en Belgique. Une journée comme les autres commence dans la salle des pendus au charbonnage du bois Cazier : Pietro Bellofiore se prépare pour descendre à 900m de profondeur. Comme de nombreux italiens, il a immigré en Belgique avec sa famille pour livrer la bataille du charbon. Dans les galeries d’anthracite le travail est pénible, les porions ne cessent d’aboyer, les wagonnets sont lourds, l’air est difficilement respirable, il fait noir et les accidents sont fréquents. Après sa dure journée de labeur, Pietro rentre à vélo dans son coron pour retrouver sa femme Maria et son petit garçon. Malgré cette vie de galérien, Pietro ne souhaite pas retourner au pays durant l’été pour suivre la traditionnelle procession religieuse. Ce choix n’est pas du goût des autres membres de sa famille ou des autres mineurs de la communauté italienne, qui lui reprochent de renier ses origines…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au sortir de la seconde guerre mondiale, afin de redresser le pays, le gouvernement belge fait appel à des ouvriers de toute l’Europe pour contribuer au développement de l’industrie et de l’énergie. En août 1956, la Belgique vivra un drame national : dans une galerie des mines de Marcinelle, un wagonnet mal engagé et un malentendu entre le fond et la surface vont causer la mort de 262 hommes. Dans cette chronique sociale romancée, Sergio Salma retrace le parcours d’un jeune immigré italien, Pietro Bellofiore, durant les 6 mois qui ont précédé cette catastrophe. Pietro n’est pas nostalgique de son pays, ni de ses origines, au grand dam de la communauté italienne. Alors qu’il revient d’une journée de travail, il va croiser la route de Françoise, une femme belge, souriante et séduisante, qui va bouleverser son existence et son destin… Sergio Salma, qui a grandi dans les corons, reproduit avec beaucoup de justesse l’univers des mineurs avec son dessin monochrome, ainsi que le ciel gris de Belgique. Spontané et maîtrisé, le trait est léger, les visages des personnages sont parfois caricaturaux mais très expressifs. Par de longues scènes muettes, il insuffle la souffrance et la pénibilité de ce travail de forçat. La psychologie de ses personnages est structurée entre un héros plutôt taciturne, un enfant plein de vie et une épouse discrète. Les derniers chapitres sont d’une intensité émotionnelle poignante et captivante. Une très belle surprise !
