L'histoire :
Giuliano Nero, ancien flic reconverti en détective privé, a résolu l’affaire du « fossoyeur ». De son vrai nom Ivan Vanenko, ce tueur en série égorgeait ses victimes, avant de les recoudre grossièrement et de les mettre en scène. L’assassin est désormais derrière les barreaux, mais Nero ne peut s’empêcher de creuser sa personnalité. Notamment, il a gardé pour lui une pièce à conviction importante : le journal intime du tueur. Vanenko y raconte une enfance et une adolescence particulièrement rudes en raison des méthodes cruelles de son père, dans le village soviétique de Darkhangelsk. Dans un autre passage, Nero découvre qu’avant de s’attaquer aux victimes déjà identifiées, le fossoyeur a apparemment tué une de ses ex, Sarah. Or, il semble que le corps n’ait jamais été trouvé… La peur au ventre, il suit alors les indications du journal intime et fait la macabre découverte, plusieurs mois après son abandon. Il sombre dès lors dans un état dépressif grave. Lorsqu’il en sort, c’est pour prendre une décision ultime. Il s’arrange avec les flics qui doivent assurer le transfert de Vanenko dans une autre prison et suit la fourgonnette pénitentiaire. Or, Vanenko profite de ce transfert pour provoquer un accident et s’évader, au nez et à la barbe de Nero ! Blessé dans la collision, Nero met encore 3 semaines à récupérer et part pour la Russie : un nouveau meurtre a eu lieu à Arkhangelsk, qui porte la signature de Vanenko…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
D’un point de vue narratif, on aurait sincèrement préféré que le premier tome ait une vraie conclusion, plutôt que de suivre ce sursaut d’enquête pour le moins bancal. Reprenons. Le premier opus se terminait un peu en queue de poisson : le détective Nero était agressé par le meurtrier qu’il venait de traquer. Dans cette suite, en une bête phrase même pas illustrée, le dénouement invisible et tant attendu est raconté, comme ça, platement. Secundo, le développement des raisons personnelles qui poussèrent Vanenko à devenir « le fossoyeur » sont certes intéressants, a priori, mais s’éloignent du cheminement réel que prend l’intrigue. Manœuvre de diversion ? Bof. Aux voies-off des pensées du héros, se succèdent des extraits du journal intime, bien « dialogués » mais peu convaincants car entremêlés en flashbacks facultatifs. Au passage, y’a pas mieux qu’un flashback pour dissiper les stigmates d’une intrigue embrouillée. Bref, on ne voit pas très bien où Alex Crippa veut nous emmener à travers ce rebond d’enquête mal ficelé. Dès lors, Nero suit un fil directeur tortueux, qui amènera le lecteur à un coup de théâtre contestable, fort facile et téléphoné. C’est d’autant plus dommage que le dessin d’Andrea Mutti est (comme souvent) de haut vol. A noter, le dessinateur ne réalise ici que le crayonné, idéalement mis en couleur par son compatriote Angelo Bussacchini.