L'histoire :
En tombant sur une vieille carte routière, Nick Hawthorne s'est offert un voyage pour Darwin en Australie. Ce journaliste américain de 38 ans n'a jamais quitté son pays et découvre la chaleur de l'été austral. Les premiers jours, Nick traîne dans les bars, avant de tomber sur un combi Volkswagen. Il est ravi car en achetant le véhicule, il va pouvoir effectuer la traversée du pays. Sur le chemin, il fait le plein à une station. Une jolie jeune femme, Angie, vient à sa rencontre et lui demande s'il peut la rapprocher d'une ville, Wollanup, qui se trouve sur sa route, au milieu de nulle part. Nick accepte volontiers, au vue des charmes de la demoiselle. La route étant très longue, le journaliste a tôt fait de se rapprocher de la belle australienne. Les jours de trajet sont l'occasion pour eux de multiplier les ébats amoureux. Un soir, alors qu'il a abusé de la boisson, Nick se couche dans le combi. A son réveil, il ne sait plus où il est. On dirait une sorte de cabane en bois dans laquelle la chaleur se fait insupportable. Il entend la voix d'un homme qui le félicite. Nick apprend qu'il est marié à Angie et devra obéir aux ordres de son beau-père, un type ultra-violent qui dirige la communauté isolée de Wollanup d'une main de fer. Pendant quelques secondes, Nick pense à une blague. Mais les premiers coups qu'il reçoit lui font comprendre qu'il est bel et bien enfermé en enfer...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ces dernières années, Christian de Metter s'est spécialisé dans l'adaptation de romans noirs en BD. Après les excellents Figurec, Shutter Island et Scarface, l'auteur se penche sur le premier roman de Douglas Kennedy (qui a aussi écrit L'homme qui voulait vivre sa vie) : The dead heart. Cet ouvrage fut traduit en France sous le nom de Cul de sac lors de ses premières impressions, avant d'être renommé Piège nuptial. L'histoire est celle d'un cauchemar australien pour un journaliste américain : suite à sa rencontre avec une femme jolie, sexy et très douée en matière de sexe acrobatique, il se réveille prisonnier d'une communauté, isolée au milieu de nulle part et où le kangourou est bien évidemment la nourriture quotidienne. Du 7ème ciel avec Angie, Nick passe en enfer ! Pour la transposition du roman original, de Metter a du effectuer quelques coupes scénaristiques. Condenser 250 pages en 120 signifie forcément abuser de la science de l'ellipses. Pourtant, la lecture reste fluide. On dévore ce thriller tendu comme un string avec le besoin impérieux d'en découvrir le dénouement. Piège nuptial bénéficie d'une atmosphère âpre, presque déroutante. La chaleur australienne transpire des pages et nous embarque dans une intrigue oppressante et captivante. De Metter est donc toujours en forme, les crayons et pinceaux à la main. Après les teintes verdâtres de Shutter Island, les ambiances pourpres de Scarface, il a opté pour des cases alternant la lumière vive à d'autres lugubres. Piège nuptial sort du cadre de l'adaptation basique et sans âme, et se positionne en vraie bande dessinée de genre, maline et réussie.
