L'histoire :
Après moult aventures maritimes partagées autour de leur idéal commun de liberté et de piraterie, nos trois amis – Ambroise ex-médecin du roi Louis XIV, John Woodlof lieutenant anglais renégat et El galio l’aventurier espagnol – sont enfin réunis. Ils se sont emparés d’un superbe galion, rebaptisé le Fenrir, équipé et armé en fonction de leurs ambitions. A la tête de ce navire de guerre, dont la proue est un loup aux dents acérées, et forts d’une lettre leur conférant le statut officiel de flibustier au service du roi, ils se sentent invulnérables. Sur l’île de la tortue, ils font le point. Il est temps de repartir en mer, à l’assaut des routes maritimes commerciales, car les hommes d’équipages (des pirates sanguinaires, tout de même !) prouvent au quotidien leur impatience… en s’entretuant. Toutefois, le trio se sait traqué par l’armada de Blunchis, un amiral britannique qui veut laver l’affront que lui fit jadis Woodlof. Ce dernier propose donc de changer d’océan, en croisant au large de la Chine et de l’Inde, où les routes commerciales sont tout aussi attractives que la mer des Caraïbes. Mais les hommes sont réticents : ils ne veulent pas quitter leur coin de mer… Aussi proposent-ils un dernier coup lucratif avant une séparation d’un commun accord : l’attaque d’un comptoir. Ce sera Valentina de Santa Cruz…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après 5 tomes d’aventures maritimes, de chasses au trésor, de mutineries et d’abordages sanglants en mer des Caraïbes, Jacques Terpant et Philippe Bonifay mettent un terme à leur grande saga pirate. Ce final se sentait venir au précédent tome : les retrouvailles de nos héros, aux commandes de leur nouveau navire et au faîte de leur gloire, présageaient de la dégringolade présente. Certes, le récit parait toujours un peu décousu : on suit tantôt les bagarres de l’équipage aux usages rustiques, tantôt la préparation des uns à ce dernier coup, tantôt le désir de vengeance des autres… La démonstration magistrale manque de liant. Il y a même une planche « souvenirs », comme pour boucher un trou, à la manière des séries télé qui n’atteignent pas le bon compte d’épisodes. Néanmoins, les us et coutumes de l’époque, tout à fait crédibles, s’inscrivent au sein d’une épopée globalement prenante. Le dessin réaliste de Terpant est pour beaucoup dans cette réussite. On sent en effet que certaines cases, notamment les scènes de foule avec de nombreux personnages, ont bénéficié d’un peaufinage tout particulier. Si les planches ne bénéficient pas toutes de la même qualité de finition, la plupart des cases sont un ravissement, aussi appliquées concernant les personnages que les décors. Hissez haut : une belle saga est dorénavant parachevée !