L'histoire :
Parce qu’ils veulent avant tout être libres de parcourir les océans, trois hommes dès lors devenus de véritables amis, choisissent la voie de la piraterie. Il y a Ambroise d’Aubert, ancien médecin de Louis XIV, John Woodlof, lieutenant mutin et El Gallio, cousin du roi d’Espagne, fine lame épris d’aventure et tombeur de la gente féminine. A bord d’un voilier dérobé à l’armée espagnole, ils voguent au large des Caraïbes jusqu’à tomber dans un piège tendu par la belle Jeanne. Cette putain, se faisant passer pour une dame de la haute en disgrâce, réussit à faire miroiter aux marins l’existence d’un fabuleux trésor. Selon ses dires, ce trésor serait contenu à l’intérieur d’une épave gisant par une quinzaine de mètres de fond, au beau milieu des récifs d’une petite île tropicale. Mais John, Ambroise et El Gallio flairent le piège. S’ils ne discutent pas l’existence d’un éventuel trésor, ils suspectent Jeanne et ses comparses d’avoir besoin des hommes d’équipage pour le repêcher, puis de s’enfuir au final sans rien partager…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un premier tome qui présentait longuement les trois compagnons, puis après un deuxième tome en forme de transition, nous voici donc enfin plongés dans les embruns et la véritable aventure de pirates. La plupart des ficelles du genre sont ici réunies : un trésor, une épave, de vrais héros qui savent manier l’épée ou tirer à l’arquebuse, quelques traîtres avec de sales bobines, et les décors paradisiaques de la mer des Caraïbes. Pourtant, Philippe Bonifay et Anne Boinet ont cherché à sortir leur série des sentiers narratifs ordinaires. Pour ce faire, ils ont eu recours à une sérieuse documentation, ainsi qu’à une étude psychologique de leurs personnages assez réaliste. Le fil narratif est un peu confus, mais il a le mérite de distinguer cette aventure des histoires de pirates classiques, tout en la rendant plausible. Le dessin et les couleurs de Jacques Terpant sont tout aussi réussis que sur les deux premiers albums. La plupart des planches sont sublimes, en dépit d’une légère inconstance sur les visages, et dans l’ensemble le vent iodé de la marée et le cri des mouettes transpercent les planches. A l’abordage !