L'histoire :
Ancien flic, écœuré par un système qui finit par pervertir les plus intègres de ses confrères, Dave Robicheaux a rendu son insigne. Il s’est monté une petite affaire de location de bateaux sur le bayou de Louisine, il a arrêté l’alcool et s’est marié avec la douce Annie. Bref, il croit pouvoir enfin passer des jours heureux… lorsqu’un jour, un avion manque de percuter son embarcation et s’écrase dans un lac du bayou. Robicheaux plonge et remonte vivante à la surface une fillette d’origine latino, vraisemblablement originaire d’Amérique centrale. Il a toutefois le temps de voir les 3 autres passagers, dont le pilote qui porte un tatouage de serpent dans le cou. Il signale le crash aux autorités mais ne dénonce pas la fillette : lui et Annie ont décidé de l’adopter, clandestinement. Ils la baptisent Alafair. Robicheaux s’en doutait un peu : l’avion servait au trafic de drogue. Quand les flics le questionnent sur le crash, ils le considèrent même comme un suspect et ils ne mentionnent alors que 2 passagers… Robicheaux se méfie et préfère prendre les devants en menant sa propre enquête. Il plonge de nouveau jusqu’à l’épave et remonte pour indice le nom d’un bar qu’il ne connaît, hélas, que trop bien…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Prisonniers du ciel est l’adaptation du second des 17 romans policiers de James Lee Burke (paru en 1988), mettant en scène le personnage de flic désabusé et alcoolique Dave Robicheaux. Pour référence, les cinéphiles l’assimileront volontiers à l’acteur Tommy Lee Jones, qui l’incarne dans le film américain de Bertrand Tavernier Dans la brume électrique… Dans la présente intrigue, se déroulant 4 romans en amont, il n’est pourtant pas question de soldats confédérés et de cinéma. Dans des circonstances dramatiques Robicheaux y adopte sa petite fille, une clandestine du Salvador, ce qui l’entraine malgré lui dans une enquête mouvementée et tout aussi tragique. Sans en dire de trop, il est question de prostitués, de trafics, de caïds, d’alcool, d’assassinats et de règlements de comptes, dans les milieux interlopes de la Nouvelle-Orléans. Néanmoins, si le scénario et le dessin sont au diapason de l’ambiance, idéalement glauque et poisseuse, ce n’est pas au service de la limpidité de l’intrigue. En effet, d’une part, les traits épais de Marcelino Truong ne permettent pas toujours de distinguer les personnages entre eux. D’autre part, le rythme haché imposé par Claire le Luhern, en charge de l’adaptation au découpage séquentiel, demande un maximum de concentration… On finit parfois par ne plus trop savoir après qui court Robicheaux ou qui court après lui. A réserver aux aficionados purs et durs des polars noirs…
