L'histoire :
Sans qu’il en connaisse la véritable raison, le commissaire Antoine San-Antonio – chef de la police parisienne – se retrouve muté avec toute son équipe dans une petite bourgade au fin fond de la Bretagne. Les journées se révèlent dès lors fort monotone, entre petits vols à l’étalage et bagarres entre piliers de comptoirs. Un jour où il se promène avec ses collègues au cœur du charmant village portuaire de Ploumanac’h Vermoh, San-Antonio intervient pour stopper une dispute virulente entre deux hommes : un commandant de chalutier du nom de Jean-Yves Katkarre et Tango-la-nitro, un artificier déjà connu des services de police. Au commissariat, les deux hommes prétendent qu’il s’agit simplement d’une dispute lié à la pêche et ne souhaitent pas porter plainte. Bref, une nouvelle histoire monotone et ennuyeuse pour le commissaire. Du moins, c’est ce qu’il pensait. Car dès le lendemain, Katkarre est retrouvé mort sur le port, entre deux chalutiers… Étant donné ses penchants pour l’alcool et son inaptitude à la nage, tous les pêcheurs interrogés sont persuadés que le vieil homme est tombé avant de mourir d’hydrocution. Pressentant quelque chose et ne voulant négliger aucune piste, Antoine demande à ses hommes de retrouver Tango, en attendant les détails de l’autopsie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après une première adaptation très réussie, Mickaël Sanlaville nous propose une seconde aventure BD du célèbre commissaire imaginé par Frédéric Dard. Dans la chronologie de la bibliographie, il s’agit de la 97ème enquête de la série, publiée en 1978. Muté avec toute son équipe dans les Côtes-d’Armor (où il retrouve même le directeur de la police judiciaire destitué et devenu sous-préfet de la bourgade), San-Antonio s’attend à se faire « chier la bite » ! Mais c'est sans compter sur le meurtre d’un commandant de chalutier, qui déclenche tout un tas d’autres événements et une enquête de grande ampleur pour le commissaire. Sans en dévoiler davantage, cette aventure contient tout ce qui a fait le succès de la série et l’a démarquée des autres polars noirs du genre. A savoir les répliques en argots, l’humour et les jeux de mots omniprésents, tout comme le sexe et les situations trashs. On retrouve aussi une forme de grandiloquence dans les événements et leurs enchaînements, qui pourrait rebuter certains lecteurs. Mais pour peu qu’on fasse preuve d’un soupçon de seconde degré, on ne peut qu’apprécier le scénario qui s’entête à enfoncer des portes que d’autres n’osent même pas entrouvrir. Vous l’aurez compris, Sanlaville offre une adaptation fidèle et extrêmement plaisante de l’œuvre littéraire. Et sa mise en images n’est pas en reste. Elle offre pas mal de gags et de running-gags au cours de l’aventure, ainsi que de savoureuses caricatures. On reconnait ici Brigitte Bardot, Jean-Pierre Marielle ou encore Renaud. Un album plaisant et un excellent divertissement…
