L'histoire :
La guerre de sécession est terminée et les troupes françaises encore positionnées sur le continent américain cherchent à tout prix à éviter un conflit frontal avec les Etats-Unis. Félix Sauvage subit avec ses troupes positionnées sur le territoire mexicain des assauts de soldats mal identifiés. Sont-ils aux ordres de Washington qui a vaincu les confédérés, ou bien une bande de militaires sans foi ni loi ? Cela dit, l'enjeu est clair : il faut à tout prix protéger les accès sensibles entre le Mexique et les Etats-Unis, Matamoros et le Rio Bravo, et éviter aux troupes napoléoniennes d'être coincées dans Vera Cruz qui serait soumise à un blocus. Le capitaine est alors chargé, avec son camarade Hugon, d'une mission d'espionnage en territoire américain. Ils vont se rendre dans les villes de garnison et aller écouter les soldats dans les bars, en dissimulant leur origine française. Une mission très périlleuse pour tenter d'en savoir plus sur les intentions des soldats américains. Pendant ce temps, la jeune Esmeralda réussit à s'échapper du couvent où elle était retenue, et prend sa totale liberté, se défendant avec furie contre tous ceux qui cherchent à lui nuire.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Toujours très ancrée dans la réalité historique, cette dernière étape des aventures du capitaine de l'armée française est à la fois palpitante dans l'action de ce dernier tome, et décevante dans la dimension de la série. Si Esmeralda tient encore une part importante de l'intrigue, force est de constater que l'on restera d'une certaine manière sur notre faim pour ce qui concerne ses relations avec Félix Sauvage. Ce dernier prend finalement toute la place pour cette conclusion pleine de rebondissements, au point qu'on se demandera pourquoi avoir introduit cette sorte de mystère autour de la jeune fille devenue une femme. Félix Meynet illustre avec toujours autant de fougue et de couleurs les nombreux moments d'action. Il offre de très belles séquences, comme cette arrivée à Brownsville en page 12, une demi planche bourrée de détails et de vie, riche de multiples nuances de bleu. Les deux auteurs se sont fait plaisir en mettant en scène des personnages sans demi-mesure, le scénario de Yann privilégiant l'action et les multiples références historiques qui constituent finalement le squelette de son récit. La lecture est immédiate et agréable, mais si on reprend les premiers tomes de la série, ce sera pour se plonger dans le travail de Meynet, visiblement très investi dans le projet.