L'histoire :
Fils d'émigré italien, Tony Guarino grandit avec son frère à Chicago. Cependant, au fil des années, leurs parcours personnels les écarte l'un de l'autre. Ben entre dans la police, alors que Tony fréquente les voyous de la ville. Il se met même à fréquenter Vyvyanne, la femme d'Al Spingola, un malfrat réputé. Surpris avec elle dans un bar, Tony abat la gangster. Il se rapproche ensuite de l'irlandais O'hara pour s'immiscer dans le milieu, Guarino soumet rapidement des idées de business à son employeur. L'un des meilleurs plans consiste à protéger les habitants d'éventuels agresseurs, contre une petite cotisation... Plus les jours passent, et plus tony grimpe dans l'organisation d'O'hara, qui est de plus en plus sujet aux attaques des anciens amis de Spingola. Afin de se mettre au vert, Tony s'engage dans l'armée et part faire la guerre en Europe. A son retour, la situation a bien changé. O'hara est mort et sa place à lui ne lui est plus acquise. Il doit faire ses preuves, changer de nom. Cela est loin de l'effrayer...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jamais là où on peut l'attendre, Christian de Metter se lance dans une nouvelle adaptation d'un roman. Après l'excellent Figurec et l'impressionnant Shutter Island, l'auteur fait son retour dans la collection Rivages Noir de Casterman avec Scarface. De Metter transpose ici le roman d'Armitage Trail, pseudo de Maurice Coons, un écrivain qui avait des liens privilégiés avec la pègre. Pas étonnant, donc, que Tony Guarino ait été très inspiré d'Al Capone... Rapidement adapté au cinéma (en 1930), Scarface se pose comme l'un des grands classiques du roman (et du film) de gangster. Scarface est surtout devenu un personnage mythique grâce au remake de Brian de Palma mettant en scène Al Pacino dans le rôle. Le challenge de De Metter était donc intéressant. A l'instar du Shutter Island de Dennis Lehane, il s'en sort avec brio, se basant sur le roman original. La montée en puissance de Tony Guarino est parfaitement restituée. Son passage dans l'armée est également très important, car il permet au personnage de grandir et d'être plus sûr de ses capacités. Entre les coups de vice, les stratégies, les meurtres et les femmes, le gangster ne perd jamais une occasion d'accroître sa mainmise sur la ville. Avec sa narration très fluide, cette version de Scarface est d'autant plus impressionnante que les dessins de de Metter sont toujours de haut niveau. Son mélange entre crayonnés et peintures demeure d'une belle efficacité. Les amateurs de récits de gangsters seront aux anges...
