L'histoire :
Laura file le train d'Hippolyte depuis presque une demi-heure, quand elle le voit rejoindre deux autres ados qui squattent un banc. Un quatrième larron les rejoint bientôt, en brandissant fièrement une bouteille de whisky achetée à un commerçant peu regardant sur l'âge des clients. La bande ainsi formée prend la direction d'un autre quartier. Laura échouera finalement dans sa filature, à cause d'un digicode rébarbatif. Qu'importe : elle en sait suffisamment… son frère est un menteur, il ne va pas chez Gaétan, son meilleur ami, après les cours. A 12 ans elle ne comprend pas pourquoi, depuis quelque temps, son grand frère est devenu un type bizarre… Elle écrit depuis un moment dans son carnet intime, quand enfin la maison accueille une autre présence que la sienne : c'est sa mère, bardée de provisions, elle a besoin d'un peu d'aide. Plus tard, dans la nuit, deux portes claquent, la maison est réveillée. Hippolyte, enfermé dans sa chambre « j'ai sommeil m'man! ». Au petit déjeuner, la famille est réunie et les parents questionnent naïvement l'ado sur sa soirée. N'y tenant plus, Laura balance l'info qui tue. Mais là encore, d'une pirouette, Hippolyte s'en sort habilement. Dur-dur d'être la cadette…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dès les premiers instants, de deux choses l'une : soit on accroche le graphisme photographique et coloré, soit pas du tout. On est presque ici dans un roman-photo dessiné, patiné d'un effet aquarelle. La trame, très réaliste, nous emmène dans la vie d'une famille dont le fils aîné explore la nouvelle liberté d'un collégien de troisième. Les sorties de cours, les flirts naissants, les potes de fiesta, tout cela est enfin accessible. Et il se lâche, Hippolyte ! Allant même jusqu'à se mettre en danger. Les parents sont trop occupés par leur quotidien austère et binaire, ils ne voient pas que leurs enfants ont besoin d'eux. Voilà une chronique de la vie quotidienne, sans parti pris, juste réaliste. Tito reste un peu soft, donc, voire un peu gnangnan dans le dénouement de l'histoire, à l'image des réactions parentales qui manquent de tonus face aux débordements éthyliques du fiston. Quand bons sentiments riment avec manque de piment…