L'histoire :
Antoine, son petit frère Titi et leurs parents font route vers leur maison de vacances afin d’y passer les deux mois de congés scolaires. En chemin, la maman apprend que leur amie Sylvie vient de faire une fausse couche après trois mois de grossesse. En posant quelques questions, Antoine apprend que sa mère a également fait une fausse couche juste avant de l’avoir, lui. Le lendemain, les deux frères décident d’aller à la plage pendant que leur parents se rendent au marché. Mais sur place, ils ont maille à partir avec un groupe de garçons qui ont volé l’un des Pokémon de Titi. Inférieur en nombre, Antoine et Titi sont obligés de s’avouer vaincus. Mais durant la bagarre, l’un des voleurs a fait tomber trois billets de vingt euros. Les frères décident alors de ramasser l’argent et de ne pas raconter ce qu’il s’est passé aux parents. Avant d’aller se coucher, ils planquent l’argent. Puis le lendemain, ils découvrent qu’une fille qu’ils ne connaissent pas est en train de dormir dans leur chambre. Intrigués, ils apprennent qu’il s’agit d’Hélène, la fille de Sylvie. Toutes deux sont venues passer quelques jours avec eux pour se changer les idées. Hélène semble très distante au début. Antoine va toutefois vite se rapprocher d’elle et faire ses premières expériences d’adolescents…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour son nouveau roman graphique, Bastien Vivès (Lastman, La grande odalisque…) nous propose un récit de 210 pages mettant en scène les premiers émois d'un garçon de 13 ans. Alors que ce dernier passe des vacances classiques avec son petit frère et ses parents, l’arrivée d’une jeune fille de 16 ans va le faire entrer dans les prémices de l’adolescence. En effet, c’est au contact de cette Hélène que le héros va connaître sa première cigarette, son premier verre d’alcool, sa première érection, les débuts de la masturbation et bien d’autres choses encore. Tout cela se place au cœur d’une histoire où se mêle adroitement humour, émotion et fruit défendu. Parfois cru, le récit se lit avec beaucoup de plaisir, d’autant qu’il agit comme une madeleine de Proust sur la mémoire du lecteur. Bref c’est extrêmement juste, touchant et les personnages principaux sont très attachants. Côté graphismes, Vivès propose un trait minimaliste et des dessins en noir et blanc donnant toute leur importance aux dialogues et aux conversations comme à la psychologie d’Antoine et Hélène. Pour conclure, ce récit très réussi marche sur un fil sans jamais basculer dans l’excès ou la vulgarité. Il nous réserve aussi quelques surprises qui, au final, nous libèrent de bonne humeur et avec le sourire…
