L'histoire :
An 1600. William Adams s’échoue sur l’île du Japon avec son équipage. Considéré comme des pirates, lui et son équipage sont faits prisonniers. Le bateau est saisi avec toute sa marchandise, ainsi que les armes et canons par le seigneur Takugawa. Or à mesure que le temps de captivité passe, Adams tire son épingle du jeu par son savoir naval et sa maîtrise des mathématiques. Lors d’une réunion des chefs de guerre locaux pour déterminer du soutien ou non au Shogun en place, Takugawa et ses hommes sont attaqués dans la ville d’Osaka. Pour garantir la sécurité de son clan, il ordonne de se reculer dans sa forteresse de Fushimi. Adams, sous le charme de Matsu Hime, se fait tatouer le dos. Souffrant d’une grave infection de peau, il se met à délirer et à repenser au navire portugais qu’il a coulé, ainsi qu’aux marins se noyant en hurlant. La méditation, l’art du combat, l’apprentissage du Go et le temps passé auprès du seigneur Takugawa… William Adams retrouve la paix intérieure et ouvre les yeux sur la beauté des paysages et de la culture qui l’entourent. Entre temps, l’heure du combat pour destituer le Shogun a sonné. William doit faire un choix, prendre le bateau pour rejoindre sa famille en Angleterre ou prendre les armes pour combattre auprès de Takugawa…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le scénariste Mathieu Mariolle est allé nous dénicher une histoire vraie, mais peu connue, pour alimenter notre désir de découverte du pays du soleil levant. Dans le tome 1, le lecteur a découvert William Adams, un marin anglais qui s’est échoué sur les côtes japonaises avec son équipage dans les années 1600. Au vu du harcèlement que subit le japon par les européens, Adams est déclaré pirate et emprisonné par le seigneur local. Ce dernier, du doux nom de Takugawa, lorgne gentiment sur le poste de Shogun. Afin de devenir calife à la place du calife, il voit en l’arrivé de l’étranger, qui a de belles connaissances en mathématiques et en navigation, un gain stratégique non négligeable. Adams va donc s’initier à l’art de la guerre, aux jeux locaux comme le Go ou encore être confronté à la place que prennent l’honneur et la sagesse dans la vie quotidienne des japonais. Cet album nous plonge avec délectation dans la culture japonaise qui fascine bon nombre d’amateurs de BD/manga. Les deux autres vecteurs de diffusion que sont le cinéma et la littérature sont aussi très actifs pour nous immerger dans cette culture lointaine, à l’époque où le Japon est complétement reculé et replié sur lui-même. Le cinéma a fait la part-belle à cette culture avec pléthore de films dans les années 50 et 60 et quelques films dans les années 2000 (Le dernier samouraï, Ghost Dog la voie du samouraï…). La bande dessinée n’est pas en reste avec les sorties récentes de la magnifique série Geisha (Futuropolis) ou encore Samouraï origines (Soleil). Même si le thème est apprécié, l’histoire doit être bien ficelée avec, passablement, des rebondissements… Or c’est ce qui fait défaut dans cet album, car la narration est un peu trop linéaire pour accrocher complètement le lecteur. Malgré cela, l’histoire est belle et balaie toutes les particularités de la culture en mettant en opposition les deux visions des personnages principaux : la royauté et le droit divin, opposés à l’honneur et la loyauté. Le dessin n’est pas en reste avec un très beau trait proposé par Nicola Genzianella. Le soin appliqué aux visages et aux émotions est un plus pour bien cerner les personnages. C’est vraiment une belle idée que de nous faire partager cette histoire vraie peu connue.