L'histoire :
Hollywood est une machine à rêves. Une machine qui a besoin d'artisans. Ceux qui dessinent ont toute leur place dans les équipes créatives dont un réalisateur a besoin, pour structurer ses décors, renseigner les costumes, designer les engins, concevoir des story-boards... C'est avec son dessin que Sylvain Depretz a accédé au monde du cinéma. En fournissant des illustrations utiles, parfois même indispensables, à des réalisateurs. Ce livre est conçu comme un guide pour comprendre le processus qui mène aux centaines d'illustrations qu'il contient. Aussi, il propose différents niveaux de lecture : on peut en faire un art-book en succombant à la beauté de ses images, mais en réalité, il est bien plus que cela, car il est le témoignage d'un passionné de cinéma qui vit pour et par lui...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si un jour vous croisez Sylvain Despretz et le qualifiez d'artiste, sans doute vous en laissera t-il la liberté, mais peut-être, s'il a du temps, en débattra t-il. Après tout, il est difficile d'aller à l'encontre de ce que Ridley Scott en dit : « Sylvain est vraiment un artiste accompli. C'est la seule personne en qui j'ai jamais eu confiance pour mes story-boards et qui était capable, de surcroît, de trouver de nouvelles idées en les dessinant. A présent, il est trop demandé, alors je dois à nouveau me résoudre à les faire moi-même. Merde ! (en français dans le texte) ». Mais si vous lisez ce livre, entièrement consacré au cinéma, vous retiendrez que « c'était en lui dès le début ». Le cinéma. Et ses débuts, sa formation artistique (il confesse aussi que notre langue fait peu de distingos), il les fit accompagné de Jean Giraud. Oui, Moebius. Il commence sa carrière dans la pub (qui a l'avantage d'amener du boulot à profusion) dans une agence qui a entre autres clients Gilette, Pepsi, General Electric. Et assez vite, il passe des géants de l'industrie « lourde » aux géants de l'industrie de l'entertainment, en étant story-boarder pour David Fincher, qui réalise le clip de Madonna, Like a Prayer. Ça ne s'arrête pas là, puisqu'il bosse par la suite sur les concepts visuels des clips de l'album Dangerous du King de la Pop ! Puis à la fin des années 90, Ridley Scott l'embauche. Et si vous êtes un fin observateur, de ceux qui scrutent les génériques, vous verrez son nom associé aux films de Tim Burton, Stanley Kubrick, David Fincher et bien d'autres. Vous verrez son nom pour Eyes Wide Shut, Gladiator, Harry Potter, Mission Impossible... Tout ça pour que vous mesuriez son talent. Car rien n'est dû au hasard dans cette industrie, à l'égard de laquelle il ne mâche pour autant pas ses mots quand il l'évoque. Alors on ne vous expliquera pas, contrairement à lui, ce qu'est un story-board, mais chacun sait que le 9ème art, sans en être la transposition sur le papier, s'inspire largement et doit beaucoup au 7ème, qui est toute la vie de Sylvain Despretz. Et vous savez très bien que les dessinateurs de BD et de comics font, qui un story-board, qui un « rough »... Le pont semblait évident pour que ce livre soit ici mis en avant. C'est un somptueux ouvrage de 420 pages, car il contient des tonnes de références picturales nées des mains de son auteur, qui ne pourront que plaire aux amateurs de l'art séquentiel. Parce qu'il est aussi – surtout – d'une incroyable richesse : une mine d'informations sur ce qu'est le cinéma. Il contient son essence, comme il contient aussi tout un pan de sa technique. Alors Sylvain Despretz est qui il est, un réalisateur et scénariste, mais aussi un graphiste exceptionnel. Et si jamais l'envie lui prenait de faire une BD, on serait ravi de devoir encore parler de lui ici, parce qu'il ferait parler de lui partout où l'on aime les histoires dessinées. Une évidence que lui aurait sans aucun doute dite Moebius, s'il était encore parmi nous...
