L'histoire :
Après deux aventures exploratrices éprouvantes sur les planètes Aldébaran et Bételgeuse, Kim Keller a accepté de repartir sur Antarès, afin d’évaluer sa possible colonisation par l’homme. Pour la convaincre, car son expérience est précieuse et sa popularité grandissante, Thornton, le directeur de la mission, a mis en jeu la liberté pour ses amis emprisonnés. La voilà donc à bord d’un cargo interstellaire, tassée parmi de nombreux autres colons, faisant route vers Antarès. Evidemment, Kim a aussi embarqué sa fille Lynn, métisse d’avec un extraterrestre, dont la dernière mutation la fait ressembler à un humain… à l’exception de ses pupilles reptiliennes. Pour assurer à Lynn une vie normale et n’éveiller aucun soupçon, Kim lui met des lentilles chaque matin. Son groupe d’amis prend alors la mesure des mentalités rétrograde à bord, fondamentalistes religieuses. Par exemple, un jour, Maï Lan va prendre sa douche avec une simple serviette autour du corps… et des hommes tentent de la violer sous prétexte qu’elle s’adonne à de la provocation sexuelle. Heureusement pour elle, Alexa intervient et castagne les agresseurs. Elle écopera de 40 jours de mise aux arrêts pour violence, alors que les violeurs n’auront que 20 jours. Enfin, ils arrivent en orbite d’Antarès. Kim fait partie du premier groupe à rejoindre la surface en navette. Ils sont accueillis par Zao et Salif, les deux « kamikazes » terriens en faction sur la planète. Ces derniers leurs révèlent alors les mille dangers que recèlent la faune et la flore, ainsi que le phénomène « électrique » incroyable dont a été victime Meï…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voilà déjà le douzième volet des aventures de Kim au sein des Mondes d’Aldébaran… et on ne se lasse pas de cette formidable saga d’anticipation et de science-fiction humaniste ! Dans une première partie, le cargo de colons de Kim traverse le cosmos vers Antarès. L’ambiance en milieu clôt est oppressante à souhait : les injustices issues du fondamentalisme religieux (insupportable !) donne le ton de ce qui fera la toile de fond de cette troisième exploration spatiale. Dans une seconde partie, Léo renoue avec les fondamentaux de la série, à savoir la découverte du contexte de cette planète hostile et de ses espèces animales et végétales extraordinaires. Au menu : des vers géants, des félins féroces, un énorme bélier volant, des insectes bizarres… L’imagination débridée en matière d’espèces extraterrestres biscornues a d’ailleurs fait des émules, dernièrement (voir le catalogue Diary of inhuman species de Stan, ou le bidonnant Croisière Cosmos d’Olivier Texier). Néanmoins, Léo met lui en scène ses bêbêtes en action dans leur milieu naturel. La grande force de l’auteur, c’est surtout de parvenir à livrer exactement ce qu’attendent les fans (des biosphères stupéfiantes), tout en renouvelant la nature des aventures de Kim et de ses amis. Cette fois, à la mise en branle de l’exploration de surface, on est confrontés aux étonnantes facultés de Lynn, aux conséquences catastrophiques de la connerie ordinaire et toujours au double mystère des disparitions électriques et des « hélicoptères miniatures » (ces phénomènes sont-ils liés ?). Les rebondissements restent bien en dehors des sentiers battus et néanmoins toujours linéaires et explicites. Prenant le temps d’aller au fond des choses, Léo délivre une belle densité d’évènements inattendus. Résultat : une nouvelle fois, on ne décroche pas un instant de ces 48 planches !