L'histoire :
Wismerhill vient de faire un terrible cauchemar. L'Unique, ce dieu que lui et Methraton ont créé, le met en garde. Dans sa songerie, Wis' l'a vu, les yeux remplis de la Lumière, avant que n'apparaissent un Dragon millénaire, puis un Elfe Noir, et enfin un Oracle. Et le message est clair : quelque chose approche. Quelque chose de terrible, d'infiniment cruel et sans aucune pitié. Oui, le message est on ne peut plus clair : « Tu tomberas dans la Plaine de l'Étoile ». L’Empereur absolu le sait au plus profond de son âme : ce rêve est une vision prémonitoire. La première des choses qu'il fait, c'est de passer en revue l'ensemble des conseils qui président à son monde. Mais cela s'avère vain, car aucun des hauts conseillers n'a remarqué quoi que ce soit qui puisse être l'objet d'une quelconque inquiétude. Même Méthraton n'a rien remarqué. Pourtant, les Masques conspirent, tandis que Helle, une démone supérieure, pactise avec Belzébuth, prince infernal qui vient de supplanter Lucifer...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cela fait désormais trente ans que la Lune Noire a ses chroniques en BD, pour 25 albums, hors-série et focus sur des personnages compris. Et avec cette Porte sur l'Enfer, François Froideval annonce la couleur d'un menu qui ne trompe pas son client. La recette est connue, et il n'y a pas de raison d'attendre que le met change de saveur : de l'action tout plein, un brin d'humour et le manichéisme qui sied bien à la Fantasy école Donjons et Dragons. Avec un scénario dont l'axe narratif reste relativement simple, l'album étant découpé en deux temps, on assiste à la préparation d'un combat titanesque, à l'issue duquel Wis' meurt. Le récit est conté par une de ses femmes, qui ébauche ainsi le portrait du père à son orphelin de fils. En cuisine, Fabrice Angleraud fait chauffer le four infernal, à grand coup de planches découpées horizontalement, avant que les pleines pages fassent office de tableau, à l'image des tapisseries médiévales qui reprenaient des scènes de batailles épiques. Si le trait ne fait pas dans l'esthétique pour l'esthétique, le dessinateur s'éclate en proposant une foule de détails et ses planches sont bien servies par les couleurs vives de Nicolas Bègue. Ce 20ème album de la série a le mérite de ne souffrir d'aucun temps mort et on peut noter que sa dramaturgie exclut l'humour parfois aussi volontairement graveleux que répétitif qui caractérise d'autres épisodes. Wis' est mort, mais les astres sont éternels, comme l'astre de la nuit que la série consacre !