L'histoire :
Suite à un récent sabotage en Angleterre, la technologie employée par l’agence d’études scientifiques Imago Mundi est contestée. On suspecte en effet les rayons gamma qu’elle emploie pour ses scanners d’être nocif pour la santé publique… Résultat : la mission de prospection minérale qu’elle devait mener au Canada est en stand-by. Harald et Leïa se doutent qu’il s’agit de lobbying de ma part de leurs ennemis, tandis que Loïc, totalement parano, accepte très mal cette forme de désaveu. Les finances sont donc au plus bas et Harald s’inquiète. En attendant que l’orage passe, Leïa accepte de remplir une mission un peu spéciale, en solo, en Antarctique, sur la base française Dumont d’Urville. Il s’agit d’installer une solution informatique capable de mettre en relation les différentes données récoltées. En effet, les scientifiques analysent là-bas aussi bien des échantillons atmosphériques (pour évaluer la couche d’ozone) que des cylindres de glace venus des profondeurs (pour analyser les changements climatiques du passé). Sur place, si Leïa est subjuguée par la beauté des paysages, elle doit accepter la promiscuité de 2 rivaux qui la courtise un peu lourdement. Elle s’aperçoit aussi peu à peu que quelqu’un lui met des bâtons dans les roues…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le titre et la couverture (très) accrocheuse balisent d’entrée de jeu le thriller écolo, scientifiquement rigoureux car emmené par le trio d’auteurs de la série Imago Mundi. Immédiatement après ce léchage de babines, on s’aperçoit qu’il s’agit en fait véritablement d’une aventure de l’agence Imago Mundi, une sorte de spin-off de la série-mère qui durera le temps de 4 albums, le temps d’une parenthèse 100% écologique. Nous sommes en effet en pleine « Année Polaire Internationale », une vaste et intense campagne d’observations et d’analyses des pôles (de mars 2007 à mars 2009). Ces périodes d’études, régulièrement organisées par la communauté internationale depuis 1882, sont l’occasion d’approfondir nos connaissances de la planète et de poser des questions de société essentielles. Pour justifier la distinction de titre, l’intrigue se déroule en marge des activités de l’agence qui, financièrement au plus mal, met ses activités entre parenthèses. Leïa est donc propulsée en solo, en vedette de ce premier tome. En marge de quelques éclairages sur le sens des études antarctiques (fondamentales pour évaluer nos mutations climatiques), les températures extrêmes du sixième continent recèlent une part de danger tout à fait propice à la mise en place d’un suspens prenant. Pourquoi cherche-t-on à nuire à Leïa ? Et qui est son ennemi ? Cette mise en bouche serait tout à fait palpitante si elle n’était encombrée de quelques poncifs un peu convenus (la joueuse d’échec doit anticiper les coups de ses ennemis…). Le dessin, hyper réaliste et… froid (logique, pour une série se déroulant en Antarctique) s’avère néanmoins idoine pour relater l’aventure. Juste peut-on regretter que la beauté des paysages décrite par les voix off, supporte quelques effets informatiques à l’antinomie de la poésie qu’ils sont sensés illustrer…