L'histoire :
François Combe est l’auteur français de détective novels le plus lu au monde. Sa famille et lui vivent au Mexique dans l’état de Sonora. Le soir, accompagné de sa secrétaire, le romancier se rend dans les bordels de la région pour y faire des photographies de jeunes prostituées. Cette nuit là, ils font la connaissance de Raquel, dit Querida, une superbe mexicaine qui se prête au jeu de la séance photo. Ce travail pour l’écrivain est avant tout documentaire et sert à nourrir son inspiration, même s’il peut parfois être tenté de céder aux charmes des hôtesses. Lors de leur dernière visite dans un de ces lieux de perdition, François retrouve une vieille connaissance : Jed Peterson, un riche éleveur de la région. Ce bel homme enchaîne les verres et ne semble pas insensible à la nouvelle recrue du bordel. Après quelques verres en compagnie de Jed et Raquel, l’écrivain et sa secrétaire repartent dans leur ranch. Le lendemain matin, on retrouve le corps de Raquel lardé de coups de couteaux.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Aux portes du désert Mexicain, dans les années 50, plusieurs filles des quartiers chauds de la zona roja sont retrouvées éviscérées. Ce polar bien noir met en scène un écrivain à succès dont les liens avec les victimes sont ambigus, une secrétaire très dévouée, un riche fermier à la dérive qui a une tête de coupable tout désigné et des personnages secondaires aux rôles déterminants. La construction de cette histoire, qui est narrée par l’une des employées de maison de l’écrivain, est plutôt classique et bien rodée. Dès la mise en place de l’intrigue, les lecteurs savent que le coupable n’est pas l’un des protagonistes principaux ; mais on imagine bien que ces meurtres de prostituées ont pour objectif de nuire à l’un d’entre eux. Comme tout bon polar, c’est uniquement dans les dernières pages que le dénouement va venir déjouer tous les pronostics du lecteur. Au-delà d’un scénario plutôt bien ficelé, l’intérêt de cette histoire réside également dans les décors où elle est campée. Le désert mexicain et ses villages abandonnés, les voitures américaines des années 50, l’ambiance des maisons de plaisirs, sont autant d’éléments de contexte propices pour générer une ambiance pesante. Comme si cela ne suffisait pas, les crimes perpétrés sont détaillés dans toute leur atrocité. Le dessin réaliste de Philippe Berthet est toujours aussi élégant avec ces femmes aux courbes gracieuses. Un one-shot brillant dont l’adaptation cinématographique pourrait être envisagée.