L'histoire :
25 novembre 1970, à proximité de Pasadena… C’est décidé, il ne rentrera pas chez lui. Il est las de vendre des tracteurs à des gens qui en ont déjà. Las de sa vie qu’il quitte sans état d’âme, en écrivant une petite lettre à sa femme. Et claquant la porte du motel, il prend la route vers le désert pour gagner l’Arizona et sa Forêt pétrifiée. Surtout, il va vers Lilith. Elle l’attend. C’est une des choristes du groupe Nagasake, qu’il a vu en concert à San Francisco, qui le lui a révélée. Alors, comme bien d’autres avant lui, il part à la rencontre de celle qui se fait appeler « la déesse des hommes » ou la mère de l’évolution… Lorsqu’il parvient à son but, étonnamment, il sait exactement quoi faire : se déshabiller, revêtir une tunique et dire simplement aux sbires qui gardent l’entrée que la déesse l’attend. Désormais, il sera Ismaël, aura pour première mission de planter une fleur, pour qu’il devienne un autre avant qu’elle se fane. Il devra apprendre la nature auprès de celle qui se dit être la seule des déesses à s’intéresser aux humains. Une prétention qui aiguise la curiosité d’une « née sur la route », la terrible et incroyable Reine de la nuit…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A la fois enthousiasmé par le projet colossal imaginé par Jean-Pierre Dionnet (30 albums SF déroulant une uchronie –vendue pour être jubilatoire – de l’Histoire américaine) et refroidi par une entame famélique, on attendait ce 2e tome comme le Messie. Malheureusement, à nouveau, l’exercice proposé sonne effroyablement creux au regard d’un récit dont on perçoit difficilement l’intérêt. Simplissimement résumable, l’intrigue située en 1970 consiste à découvrir une communauté hippie et sa jolie gourou se prenant pour une déesse. Rappelée à l’ordre par une vraie divinité (La Reine de la Nuit… dont on ne sait ici quasi rien), elle parviendra peut-être finalement à lui clouer le bec. Un point c’est tout !... En bonus, l’ouvrage propose une « aventure » de 8 pages (dessinée par Corrado Mastantuono), mettant en scène le Seigneur des Mouches et un garçonnet jouant au cerf-volant, là aussi peu convaincante. Les quelques ajouts à velléités encyclopédiques (faux articles, œuvres d’arts…) essaimés entre les 2 récits, éclairent cette fois très peu notre lanterne sur l’univers uchronique mis à notre portée (contrairement à ceux du premier tome). Rien de bien alléchant à se mettre sous la dent, donc, pour se montrer emballé pour l’heure par ce gargantuesque projet. Gageons que notre talentueux scénariste en ait gardé sous la pédale ou qu’il ait parsemé son récit de quelques subtilités… pour le moins peu accessibles ou réservées aux plus aiguisés d’entre nous (clins d’œil à la SF-comics à l’ancienne ? humour au xième degré ? concepts intello fumeux ?...). En tous cas, n’exploitant quasi pas une seconde le potentiel « aventureux » du projet. Pour ce 2e opus, c’est un habitué des productions érotiques qui offre son coup de crayon pour un travail plutôt élégant, mais un peu statique. Bref, une série à investissement lourd qui peine à marquer des points.
