L'histoire :
Février 1945, quelque part au dessus de la Manche, un lourd bombardier fait route vers la Mer du Nord, vers le Pôle, puis la Bavière. Aucun des membres de l’équipage ne connait l’exact objet de la mission. La direction à prendre est même donnée par bribes, au dernier moment, par un agent des services secrets. La soute à bombes est quant à elle scellée. Quelques heures plus tard à l’arrivée au-dessus du Pôle, l’avion est sommé de rester en vol stationnaire, tandis que pilotes et équipage doivent se bander les yeux. Nul ne doit en effet savoir qu’il charge à bord la Reine des Neiges, une des « divinités » qui offre ses services à l’Histoire des Hommes de temps en temps. Bientôt pourchassé par l’aviation allemande, le bombardier allié doit son salut à l’intervention de sa nouvelle passagère qui use de ses pouvoirs pour faire engloutir l’assaillant par les flots. Maintenant, en Bavière, la soute à bombes délivre de sa cache non pas un mais deux passagers. Car pour aller jeter un œil dans ce château de conte de fées repéré par l’état-major pour son étonnante tranquillité, la Reine des Neiges est accompagnée du Danseur, un autre Dieu.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Des Dieux et des Hommes, certes ! Mais toujours au terminus de ce 4éme épisode, aucun miracle à l’horizon. L’ambitieux projet visant à revisiter en 30 volumes l’Histoire américaine, sous la forme d’une uchronie, patine joliment. En cause, toujours et encore, un scénario peu élaboré qui se contente de proposer une nouvelle déclinaison de l’univers imaginé par Jean-Pierre Dionnet (l’intervention de super-êtres dans les affaires humaines) sans chercher à construire un vrai récit. Une histoire qu’on voudrait (nous) sertie par le charisme de ses personnages, une quelconque intrigue ou des rebondissements. Difficile alors de trouver le moindre intérêt à l’exercice. Et peu importe le message humaniste en filigrane digéré depuis le 1er opus : l’ensemble oublie cruellement de nous divertir, de nous injecter de l’adrénaline ou de vriller nos méninges avec habilité. Ici, le récit principal (en 1945) se résume au titre de l’album : un château en Bavière avec ses vilains nazis, deux divinités escortées par l’Air Force usant de supers pouvoirs, des robots (un clin d’œil à Fritz Lang sans intérêt), des explosions et une bataille à l’issue téléphonée. Rien d’autre. Ajoutez des dialogues dissonants, un ton volontairement ampoulé pour comprendre pourquoi la mayonnaise ne prend définitivement pas. Idem pour le court second récit qui nous fait participer à un conciliabule entre « divinités » (1955) ayant pour objet de savoir s’il faut ou non continuer de s’occuper des humains. Faut-il voir là une métaphore introspective de l’auteur pour lui permettre de prendre la décision de poursuivre ou non la série ? Quoi qu’il en soit, 10 planches d’échanges pour une réponse à la normande (p’t’être bin qu’ oui, p’t’’être bin qu’non !) laissant sans voix. La performance graphique est quant à elle globalement satisfaisante. Particulièrement raccord avec l’esprit (ou l’hommage) comics du propos, pour ce qui est de la partie bavaroise du récit.