L'histoire :
Le milliardaire Lewis Reed est un winner hyperactif et arrogant. Il vit à 100 à l’heure, réussit tout ce qu’il entreprend et se montre pour cela outrageusement persuasif. Ce comportement ultime et déviant agace passablement Dieu, qui l’observe depuis son mur d’écrans, sur lequel il pilote l’humanité. Dieu cherche alors dans sa base de données des prestigieux défunts, lequel sera le plus à même de remettre Lewis Reed dans un comportement vertueux. Il jette son dévolu sur l’ex président indien, le Mahatma Gandhi qui, jadis, su faire plier l’empire britannique et gagner l’indépendance de son pays. Alors qu’il pilote son jet privé, Lewis Reed rencontre ainsi une panne moteur, qui l’oblige à se poser en catastrophe sur le littoral d’une plage exotique déserte. Il en sort indemne et se dirige vers l’unique hutte qui se trouve sur le sable. A l’intérieur, il trouve Gandhi accroupi sur un tapis. Le Mahatma ne dit pas un mot et laisse l’entrepreneur se perdre en demandes et en exigences diverses. Que font les secours ? Où est-on ? Comment regagner la civilisation ? Gandhi impose le silence et la passivité pour toute réponse. Lewis Reed en devient fou et cherche à se débrouiller par ses propres moyens… en vain. Il finit toujours par revenir à Gandhi, qui le regarde passif, en silence…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il y avait longtemps que Dieu ne nous avait plus proposé de remettre dans le droit chemin quelques âmes égarées de ce monde, en utilisant les compétences particulières des grands noms de notre civilisation. Le dernier opus de Dieu n’a pas réponse à tout, scénarisé par Tonino Benacquista et dessiné par Nicolas Barral, date en effet de 2008 ! Pour autant, la méthode est similaire : quatre quidams embrassent des destins déviants par rapport à ce que sont capables leurs personnalités en faveur d’un progrès humain. L’un est milliardaire arrogant ; l’autre prend tout le monde pour des cons ; la talentueuse troisième souffre d’une timidité maladive ; enfin le dernier a perdu goût à la vie. Or puisqu’il sait déléguer, Dieu, alias Tonino Benacquista, fait appel respectivement à Gandhi, Michel Audiard, Maria Callas et Victor Hugo pour aider ces quatre brebis égarées à se remettre sur les vertueux chemins du destin, à l’aide de leurs compétences particulières et de leurs méthodes propres… qu’on vous laissera découvrir. Le résultat est toujours aussi gentiment humoristique, subtil, pétri d’humanité. La personnification de Dieu en vieux barbu et toge blanche, qui compulse son grand ordinateur du monde, ne heurtera ni les cathos puristes, ni les anticléricaux. Le dessin semi réaliste de Barral s’avère comme toujours un vecteur très agréable, d’une souplesse en toutes circonstances.