L'histoire :
Dans un bar à karaoké miteux, une bande de 4 zonards incitent l’un d’eux à monter sur l’estrade. « Allez Ginou ! » Comme il est coincé et qu’il n’a jamais sacrifié à un tel exercice, la taulière lui conseille de choisir une chanson de Claude François : tout le monde connaît les chansons de Clauclau ! En plus, aujourd’hui, c’est pile poil l’anniversaire des 30 ans de sa mort. Ginou s’exécute donc et saccage littéralement Comme d’habitude. A quelques kilomètres de là, dans son cimetière, la dépouille de Clauclau entend le massacre. C’en est trop : son zombie putréfié repousse la pierre tombale et débarque dans le bar. Il monte sur scène, bouffe la carotide de Ginou et entame Alexandrie Alexandra… lorsqu’il remarque qu’une des ampoules décorant le pourtour de l’écran vient de griller. Il faut la changer…
A la gare de Saint-Franpougnau, un parigot vient se mettre au vert chez son cousin Stéfan : il vient de refermer une histoire sentimentale compliquée et a besoin de se ressourcer. Devenu baba-cool, Stéfan se fait désormais appeler Gwendyll, car il est « apprenti druide ». Stef… Gwendyll a une deuche, vit dans une cabane au fond des bois, auprès d’une jeune (très jeune) femme souvent dénudée, et il communique ses intentions pacifiques à la nature en l’arrosant avec de l’eau diamant…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En 4e de couverture, Jean-Paul Krassinsky prévient : « Toutes les belles histoires ont déjà été racontées ; il reste les autres… ». Le ton est donné, on ne peut plus clair : ce premier recueil de « fables » sordides, cruelles et sadiques ravira les amateurs d’humour noir et les cyniques. Cela va de la vengeance zombiesque de Claude François qui en a marre qu’on torture ses tubes en karaoké, au bébé braillant dans un train et qu’il faut donc calmer par tous les moyens (gnark !) en passant par la complainte du bousier (une bien jolie chansonnette…). Dans l’orientation de son humour un peu trash, Krassinsky n’est pas très loin du maître, Vuillemin (en nettement moins crado tout de même). Le dessin est aussi nettement moins baveux : toujours très angulaire, ses personnages sont pourvus d’yeux globuleux et de proéminences nasales défiant toute concurrence (même celle d’Edika). Chaton, dinde, bébé, petite vieille, condamné… les êtres faibles et/ou chétifs ont du souci à se faire ! D’autant plus qu’un second tome est d’ores et déjà annoncé et que cette fois les historiettes seront concoctés par la crème des scénaristes : Vehlmann, F’murrr, Nury, Kerascoët… D’ignobles réjouissances en perspective !