L'histoire :
Le jeune Charles-Eugène de Foucauld organise une fête dans son château de Pont-à-Mousson. Il y a beaucoup de monde et les officiers s'amusent, mais la situation devient vite compliquée : il manque cruellement de vin ! Pétain cherche alors désespérément son ami. On lui dit qu'il se trouve avec Joséphine Gillain. En effet, le couple est en pleine discussion. Joséphine demande à Charles pourquoi il la repousse. Elle a pourtant tout ce qu'il faut pour rendre un homme heureux. Charles la rassure : ce n'est pas de sa faute à elle mais bien de la sienne. Il n'a rien à lui offrir à part vie triste et désespoir. Il se sent vide dans cette existence morne et il ne voudrait pas contaminer la belle. Pétain arrive et demande plus de vin. L'occasion pour Charles de fuir l'assemblée. Cela fait des années qu'il s'ennuie à dilapider l'argent de son héritage. Tout est trop facile, ici. Les gens ne font que boire et s'engraisser. Il marche pour réfléchir et tombe sur le personnel qui est en train de s'affairer pour transporter la nourriture. Le commis le voit arriver et le sermonne durement. Ils n'ont pas le temps de s'amuser, il doit se mettre rapidement au travail. Et voilà que Charles participe à la préparation de la soirée et du repas dans son propre château...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Charles de Foucauld aura marqué son temps : figure majeure de la paix et de la chrétienté, il a fait vœu de pénitence dans un rôle difficile de missionnaire pendant plus de 35 ans ! Le célèbre Jean Dufaux décide de raconter la vie de ce saint homme en bande dessinée. Étonnant détour (que n'aurait pas renié Foucauld) de la part d'un Jean Dufaux qui nous a habitués à écrire des fictions longues et à succès. Pourtant, il fait ici acte de simplicité en racontant quelques éléments de la vie de Charles de Foucauld. Il choisit de se consacrer à la fin de son existence, la plus aride peut-être, celle où il a vécu dans le Tamnaraset, sous la chaleur étouffante du Sahara. En mêlant personnages réels et fictifs, Dufaux narre à merveille le long chemin de croix emprunté par Foucauld. Homme de sacrifice, il a dû repousser la tentation de la richesse, la haine européenne contre l'Algérie, la peur engendrée par des islamistes violents ou l'égoïsme qui consiste à imposer ses idées et son mode de vie. À travers des dialogues nombreux et bien retranscrits, on découvre la profondeur mystique d'un aventurier humble, qui aura tout fait pour rassembler les hommes et faire régner la paix et l'amour. On alterne en plus intelligemment scènes de tension et moments introspectifs, ce qui évite l'écueil d'une biographie sans âme. Martin Jamar apporte également une touche d'humanité bouleversante, par son dessin plein de sensibilité et des couleurs douces et profondes. La violence du désert, la sagesse du visage de Foucauld, la beauté des costumes touaregs : tout cela est parfaitement représenté. Une œuvre simple, mais belle, dont le message résonne de façon particulière, à notre époque où les conflits de territoire et de religion perdurent.
