L'histoire :
En aout 1743, sur le quai d’un port écossais, le docteur Murdoch accueille bras ouverts son filleul Joseph Callander, de retour d’Italie. Désormais adulte, celui-ci revient de plusieurs années d’étude de la peinture. Il découvre un contexte politique tendu : l’Angleterre essaie d’absorber diplomatiquement l’Ecosse, et les anciens clans font de la résistance, notamment dans les Highlands. Sous une pluie torrentielle, le carrosse de Murdoch fait un détour par le manoir de l’un de ses patients, le Duc de Plaxton, favorable à l’Union. Durant la consultation, Callander attend son parrain dans le carrosse resté dans la cour. Il a alors la surprise d’y voir monter la fille de Plaxton, la belle Amélia. Celle-ci vient d’être sournoisement enlevée par des indépendantistes, qui lancent aussitôt le carrosse vers l’extérieur du manoir. Les soldats de Plaxton se livrent à une course-poursuite. Mais d’autres brigands leur tendent un guet-apens depuis les collines environnantes. Le carrosse s’arrête enfin dans un sous-bois, repaire des indépendantistes. Callander parvient alors à faire diversion et à attirer l’attention des soldats : Amélia est sauve. Au manoir, Plaxton le remercie chaleureusement. Le Duc découvre en outre les talents artistiques de Callander et l’embauche aussitôt en tant que peintre de la famille…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir plus qu’honorablement assuré le dessin d’Apocalypse Mania et du blockbuster Lady S (dont le tome 8 sort de concert chez Dupuis !), Philippe Aymond se la joue pour la première fois auteur complet. Le diptyque proposé prend pour contexte les rebellions jacobites qui se déroulèrent au milieu du XVIIIème siècle, contre l’indexation de l’Ecosse à l’Angleterre. Parfaitement menée et documentée, l’intrigue va toutefois au-delà du simple exposé politique, en proposant un récit romantique – donc tragique. Tourmenté par un passé encore méconnu, un beau et talentueux héros se laisse porter par l’espoir d’une idylle impossible avec la belle et riche héroïne… et tombe dans ce qui ressemble à un piège fatal. Fin, soigné et d’une belle maîtrise, le dessin réaliste est à la hauteur du scénario, faisant la part-belle aux expressions des visages et aux costumes, sans oublier les décors sauvages des Highlands. La psychologie des personnages et les dialogues ne sont pas en reste, tout aussi équilibrés que rigoureux. Au terme de ce premier opus, c’est totalement convaincus que nous abandonnons le héros en bien fâcheuse posture…