L'histoire :
Victime d’une machination, Joseph Callander comparaît dans un procès inique au cours duquel on l’accuse d’avoir entretenu une relation avec Amélia, la fille du Duc de Plaxton, sur le point de se marier avec le fils d’un noble anglais. Les preuves sont accablantes : des croquis représentant la jeune femme dans son plus simple appareil ont été découverts dans l’atelier du jeune peintre. Au cours du procès, Callander parvient à s’échapper, mais il est grièvement blessé au cours de son évasion. Tout le monde le croit mort… Recueilli par le docteur Murdoch et Ian Tullibardine, le jeune panse ses blessures et recouvre peu à peu ses moyens. Réfugié dans les Highlands, il prépare sa vengeance et souhaite désormais savoir qui se cache derrière cette machination. Peter Burdett, l’apprenti de Callander ? A moins que ce ne soit William Menmuir, le frère d’Amélia. Quid d’Amélia ? Depuis les évènements qui se sont déroulés au tribunal, la jeune femme a été internée dans l’hôpital St Andrew où elle reste prostrée dans sa chambre, enfermée dans un mutisme total…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le pari était osé pour Philippe Aymond. En revêtant pour la première fois le costume de dessinateur-scénariste, l’auteur de Lady S s’offrait un sacré challenge (à la hauteur de son talent : il a collaboré avec de grands scénaristes : Pierre Christin, Jean Van Hamme et Bollée, rien que ça !). Force est de constater qu’il relève le défi avec brio. Ce récit est parfaitement équilibré entre un cadre historique réel – l'occupation de l'Écosse par les Anglais au XVIIIème siècle – et une histoire dans l’Histoire – un amour contrarié entre un peintre talentueux et une fille de Duc. Tant par des dialogues incisifs que par une psychologie des personnages très fouillée, Aymond nous livre un polar historique maîtrisé de bout en bout. Graphiquement, il nous surprend avec un trait plus ciselé qu’à l’accoutumée, assez loin du dessin de Lady S. Bien lui en a pris, car ses décors sont évocateurs et nous plongent dans l’atmosphère si particulière des Highlands. Les émotions des personnages sont magnifiquement mises en scène à travers des expressions de visage saisissantes. Qu’on se le dise, Highlands tutoie les sommets !