L'histoire :
A la réception du Magic Palace Hôtel, un homme se présente dans l’espoir de louer une chambre pour la nuit. La réception lui attribue la chambre 37.212.417. Un accompagnateur ne semble pas être très optimiste quand à la bonne marche du voyage jusqu’à la chambre… Ils embarquent en effet à bord d’une montgolfière, dont le ballon est inversé. L’homme prend place et l’accompagnateur coupe la corde. Commence aussitôt une chute vertigineuse dans le vide… L’homme se cramponne mais perd son bagage. Et inutile d’essayer à le récupérer : il reste encore de nombreux étages avant d’arriver. L’homme décide toutefois de lâcher prise et de rattraper son bagage. Il agrippe un étage et pénètre enfin dans un couloir. Il préfère décidément continuer à pied jusqu’à sa chambre. Or, après quelques portes, il se rend compte que cela n’est pas facile de se repérer dans les couloirs… Trouver la chambre 37.212.417 ne va pas être simple. Au hasard, qui parfois fait bien les choses, il frappe à une porte. Un barbu lui ouvre et le prend pour le livreur d’antenne télé. La méprise expliquée, l’homme demande au barbu s’il sait ou se trouve la chambre… en vain.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce one-shot de Fred, imprimé en couleurs pour l’occasion, fait partie d’un coffret de 4 albums spécialement édité pour la fin d’année 2009. Ce coffret rassemble des « histoires de », dont Le Conteur électrique, le Corbac aux baskets, la Dernière image et le Magic Palace Hôtel. Cette dernière histoire s’avère insolite et totalement fantasmagorique : un homme se perd dans un hôtel démentiel, rempli de gens loufoques. On retrouve toute la poésie de Fred dans cette histoire, avec de petits clins d’œil à ses autres œuvres (l’apparition de Léopold et de sa femme Carmen avec leur roulotte au coin d’un couloir). La colorisation d'Isa Cochet est très réussie, ce qui ajoute au charme de l’histoire. On plonge alors plus à même dans des décors très théâtralisés, comme seul Fred sait les imaginer, avec des pages ressemblant à des tableaux composées de personnages réalistes. Les cases parfois disparaissent pour mieux réapparaître d’une nouvelle façon, de long, en large, en travers… voilà qui résume bien l’univers onirique de Fred et ses astuces de découpage. On a vraiment la sensation de cheminer au hasard, de surprises en surprises, comme le héros à la recherche de sa chambre. La fin, magnifique, comme seul Fred sait les amener, délivre une pirouette bien exécutée pour que le lecteur retombe sur ses pattes. Un régal !
