parution 01 septembre 2006  éditeur Dargaud  collection Poisson pilote
 Public ado / adulte  Mots clés Chronique sociale / Historique

La sirène des pompiers

Artiste médiocre, Gustave Gélinet pêche sa muse dans la Seine : une (vraie) sirène, qu'il s'emploie à peindre sous toutes les coutures. Une subtile chronique sociale, teintée de philosophie...


La sirène des pompiers, bd chez Dargaud de Hubert, Zanzim
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

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    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

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  • dessin Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

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©Dargaud édition 2006

L'histoire :

Monsieur Fulmel, célèbre critique d’art autoproclamé « arbitre des élégances », enrage : voilà que l’artiste peintre Gustave Gélinet, qu’il s’était employé à ridiculiser dans les vernissages, a le vent en poupe ! Il aura suffit d’une seule toile, représentant une sirène de dos juchée sur un esquif, pour que le tout Paris mondain s’entiche. Suspectant une quelconque supercherie, Fulmel pénètre de nuit dans l’atelier du peintre et découvre… un aquarium géant dans lequel se baigne une vraie sirène ! La muse et modèle de Gélinet est démasquée. De bonne composition, cette dernière lui raconte son mal-être et la raison de sa présence à Paris. Parmi les flots de sa Bretagne natale, elle n’a jamais pris de plaisir à accomplir son destin : charmer les marins à l’aide de son chant envoûtant, pour mieux les noyer. D’autant plus qu’elle chante extrêmement faux ! Décidée à parcourir le monde, elle a ainsi remonté la Seine jusqu’à la capitale. Là, en passant sous un pont, elle ouvrait soudain les bras à un jeune artiste suicidaire : Gelinet, dont l’imagination venait d’être comparée à celle d’un tabouret par un certain critique d’art…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Hubert, le plus scénariste des coloristes (à moins que ce ne soit l’inverse), semble se spécialiser dans les chroniques sociale de la fin XIXe. Après Le legs de l’alchimiste et Miss pas touche, il réembauche son partenaire des Yeux verts, le dessinateur Zanzim (Frédéric Leutelier) pour un nouveau one shot insolite et intelligent. Avant tout, une précision s’impose concernant le titre : il n’est nullement question ici du gyrophare tonitruant vissé sur les camions rouges des combattants du feu… Le titre est un jeu de mots reprenant l’appellation que l’on faisait de certains peintres impressionnistes sous le second empire, par trop enfermés dans un académisme « pompeux ». Avec toute la finesse qu’on lui connait, Hubert s’emploie alors à nous décrire ce microcosme intellectualisant et ampoulé dans ses rapports mondains. Léger et drôle, le récit se double également de nombreuses réflexions philosophiques tournant autour de l’art : de la vanité de théoriser l’art, de l’impossibilité d’être à la fois créateur et public, de sa finalité, de l’utopie de toucher à l’universel. Pour mettre l’ensemble en images, Zanzim manie en expert un trait fin et moderne, dans la veine de la nouvelle vague propre à la collection poisson pilote. Idoine, ce style fait penser par moment aux dessins d’époque (la robe charpentée sur roulettes). Un récit agréable et subtil.

voir la fiche officielle ISBN 9782205057188