L'histoire :
Septembre 1842. Le procès du banquier Northbrook, célèbre et véreux collectionneur d’art, défraye la chronique judiciaire parisienne. A la barre, le comte Skarbek poursuit le récit de son périple, après avoir révélé sa véritable identité : il serait en effet le peintre Louis Paulus, que tous croyaient mort. Il raconte son altercation avec Northbrook, 10 ans auparavant. A cette époque, le banquier tranche la main droite du peintre après avoir assassiné un client. Craignant d’être accusé de ce meurtre, Paulus s’enfuit alors pour le nouveau monde, mais en continuant à peindre de l’autre main car il est parfaitement ambidextre. Alors que son vaisseau croise dans les Caraïbes, son équipage doit faire face à une attaque de pirates. Repéré pour son talent de sabreur autant que pour ses œuvres, Paulus est le seul épargné par l’attaque. Il est alors conduit à Alexandre, le chef des pirates, confortablement installé sur l’île du Mont Cristobald, un petit coin de paradis. Ce dernier fait alors du peintre son prisonnier de luxe et l’oblige à partager avec lui sa peinture et quelques mondanités culturelles. Résigné, Paulus tombe éperdument amoureux de Violette, une pirate métis, et se découvre une véritable amitié avec le bourbeux, bras droit d’Alexandre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tout en prenant toujours pour décor principal le procès de Northbrook entre les 4 murs d’un tribunal, ce second volet nous propose néanmoins à 80% de larges flashbacks qui raviront les amateurs d’embruns et d’histoires de pirates. Le scénario d’Yves Sente, copieusement pompé sur le roman Le comte de Monte-Cristo (même si dans l’histoire, c’est Dumas qui s’inspire de l’histoire de Skarbek) multiplie les leurres et les rebondissements. Si certains trouveront que ça fait beaucoup, l’ensemble se révèle tout de même un divertissement fort agréable. Au menu, aventures épiques, trahisons, amours, coups de théâtre et surtout une sacré vengeance ! Mais le véritable atout de l’œuvre se trouve dans le dessin de Gregroz Rosinski. Ce diptyque se détache du reste du 9e art en raison de la technique employée par l’artiste : chaque case est une toile exécutée à l’ancienne, verticalement, à l’aide de gouaches, craies et crayons gras. Le dessinateur de Thorgal nous fait ainsi une véritable démonstration de maître. De tout près, ça semble du barbouillage ; de loin, il n’y a pas une ombre ou un reflet de lumière qui ne soit savamment rendu et certaines cases sont de véritables chefs d’œuvre (notamment les abordages !). Une éblouissante aventure épique comme on aimerait en lire plus souvent !
