L'histoire :
Un avion de ligne atterrit à « Bonheur Park ». A son bord, une nouvelle cargaison d’hommes et de femmes, dont font partie Jason et Alinéa, avides d’un bonheur simple et durable. L’accueil à Bonheur Park est chaleureux. A peine débarqués de l’avion, les participants au programme sont pris en charge par les « cousines » qui offrent aux convives leurs premières heures de détentes et un grand verre de Doucette, un breuvage aux multiples vertus. A leur insu, un individu opposé à ce bonheur artificiel s’est introduit dans l’île paradisiaque. Les résidents de Bonheur Park ont d’autant moins de mal à se fondre dans ce moule enchanteur, qu’ils ont tous oublié leur passé et n’ont aucun souvenir. Cependant, Alinéa est en proie à d’étranges crises d’angoisse à la seule évocation de certains noms. Parallèlement, dans le monde des « vivants », les extrémistes de l’Art Total du mouvement « Lénine Dada » font encore bruyamment parler d’eux. Les autorités veulent, une bonne fois pour toute neutraliser ces mouvements nihilistes qui mettent en péril l’équilibre de la société. Marion et Grand Padd s’envolent à leur tour pour faire une visite de contrôle à Bonheur Park. Pior Chomsky décline quant à lui l’invitation, écoeuré de voir ce qu’on a fait de ses « anges »...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans cet ultime épisode de La voix des anges, Alain Bignon et Rodolphe concluent sur une note d’espoir. On ne fait pas le bonheur des hommes malgré eux, coûte que coûte. Dans ce triptyque, on se rapproche aussi de la société utopique du Meilleur des Mondes, avec les mêmes conclusions. La société parfaite, lissée sur un bonheur aux formes uniques, n’est pas viable. Efficaces, le scénario et le dessin rendent parfaitement l’atmosphère de pesanteur malgré l’apparente béatitude suggérée. C’est précisément dans cet exercice que les deux auteurs ont su livrer à merveille les fruits de leur réflexion sur des anges gardiens nous imposant un bonheur formaté. Ultime œuvre d’Alain Bignon, décédé à 8 planches de la fin, La voix des anges devient également l’album hommage de ses meilleurs amis. Car ces dernières pages ont tout de même été achevées par de prestigieux noms : Annie Goetzinger, André Juillard, Léo, Jacques Ferrandez, Christian Rossi, Jean-Claude Mezières, Christian Maucler, Max Cabanes, et même Juanjo Guarnido qui en a réalisé la couverture (magnifique !). Evidemment, en se passant la plume à raison d’une planche chacun, vous y découvrirez des graphismes bien différents. Mais le principal, est que grâce à eux, Alain Bignon s’en est allé accompagné de ses anges.