L'histoire :
Au Olde Cheshire Cheese, les très illustres membres du Detection Club accueillent un nouveau membre, pour la première fois américain. John Dickson Carr est accueilli par G.K. Chesterton, Agatha Christie, Dorothy Sayers, le major A.E.W. Mason, la baronne Emma Orczy et le père Ronald Knox. Ce dernier est l’auteur des règles d’or du roman policier, au nombre de dix, dont la quatrième qui bannit l’usage de machines. Mais alors que les écrivains passent à table, un étrange oiseau mécanique vient délivrer une invitation étrange… Un milliardaire excentrique, Roderick Ghyll, les invite dans sa villa Briarcliff, sur son île en Cornouailles, pour leur présenter le Nouveau, la renaissance de la fiction policière. Le 1er avril, alors que les écrivains arrivent en bateau sur l’île, ils découvrent un homme irritant qui se moque de leur travail et de ce en quoi ils croient : il leur présente Eric, un automate que le docteur Zumdot et lui-même ont programmé pour résoudre toutes les enquêtes policières. Il va bien entendu avoir du boulot…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après Opération Copperhead, il y a deux ans, Jean Harambat livre un nouvel hommage à la littérature policière. Ce Detection club est d’abord celui de ses deux membres les plus éminents : Agatha Christie, qu’on ne présente plus, et qui livre à l’intrigue son île des Dix Petits Nègres, non pas dans le Devon, mais dans les Cornouailles voisines… Le milliardaire les accueille mais il disparaît rapidement. Suicide, meurtre ? Qui est le coupable ? Et à quoi va bien pouvoir servir le détective en fer blanc que Ghyll a présenté comme la plus grande avancée de l’humanité ? Harambat prend un malin plaisir à mettre en scène les grands noms de la littérature policière des années 30, et à les confronter au premier robot créé, à la même époque. L’album est truffé d’allusions, de références que les amateurs du genre prendront un grand plaisir à chasser. Pourtant, il est difficile de se plonger dans l’intrigue. La richesse des informations qu’Harambat accumule au fil des pages, le malin plaisir qu’il prend à fouler aux pieds les dix règles d’or du roman policier du pauvre révérend père Knox, font que le lecteur n’est pas saisi par l’urgence de la résolution. On a du mal à s’intéresser à autre chose qu’au petit plaisir de dénicher les références, et l’atmosphère n’aide pas plus que les personnages. A l’arrivée, c’est un joli jeu qu’Harambat a mené avec brio, mais on est loin du roman noir à l’ambiance pesante des maîtres du genre. Il reste un album agréable à lire et probablement à relire avec les romans des intéressés à portée de main…
