L'histoire :
7h00. Le réveil sonne. Alex Baron se lève, prend sa douche, se lave les dents, prend un mug de café et enfile sa veste. Il part travailler au Guide Mondial des Records. Il s’installe à son bureau. Il checke ses mails et ouvre son courrier. Bref, le train-train habituel. À la cafétéria, il retrouve ses collègues et leur exprime son ras-le-bol : il en a marre des records humains et animaliers. Il préférerait un peu plus d’animation et gérer les catastrophes naturelles ou l’ingénierie. L’une de ses collègues le rassure. Si Alex Baron est aux records humains, c’est en raison de ses qualités : il sait parler aux gens. Ça tombe bien, le lendemain, Alex a rendez-vous avec un agriculteur qui souhaite homologuer un chou énorme. Malheureusement, l’agriculteur avait annoncé un légume de 63,20 kg et celui-ci ne fait que 59,80 kg. C’est loin du record détenu par un autrichien avec 61,95 kg. L’agriculteur essaie de soudoyer Alex, mais rien n’y fait. Alex lui propose de passer outre sa déception : il pourra faire une soupe géante pour tout le village ! Quand il rentre à son bureau, Alex reçoit un mail étrange : un homme lui annonce qu’il veut éliminer toutes les crapules qu’il croisera sur la route et battre ainsi le record mondial des homicides…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le guide mondial des records parle de records, mais pas que. C’est surtout un prétexte ou plutôt un contexte pour parler de l’humain sous toutes ses coutures. Un thème récurrent chez Tonino Benacquista, tant dans ses romans que dans ses bandes dessinées. Son héros, Alex Baron, a une vie rangée, minutée et chiffrée comme un tableau excel… jusqu’au jour où un événement chamboule son existence, tant d’un point de vue personnel que professionnel. Il va prendre alors conscience qu’il ne faut pas perdre de temps et saisir tous les moments à la volée. Ce polar burlesque de Benacquista est juste du début à la fin, avec sa narration classique mais efficace. Elle est accompagnée par le dessin tout aussi précis de Nicolas Barral, qui a re-confié la destinée de Nestor Burma à Emmanuel Moynot. Son goût pour les cadrages originaux (close-up sur les regards) et son trait caricatural trouvent ici un terrain de jeu idéal. Il se paye le luxe de jouer avec les décors en incorporant des éléments narratifs visuels (la lettre la plus longue du monde s’écrit sur les chemins). Une bonne BD sur une thématique qui ne manque pas d’originalité.
