L'histoire :
Jean Ravelle, chevauche sa moto-cross en plein désert. Il a la mort aux trousses. Jean est un homme en colère. Il ne trouve pas le repos car dans sa tête, des âmes d’enfants exploités à mort réclament vengeance. L’homme qui le poursuit est Ali El Bourreau. Cet homme s’enrichit en exploitant les champs pétrolifères au profit de consortiums chinois et il n’hésite pas à éliminer toutes personnes qui se dressent devant lui, dont les enfants. Suite a un revirement de situation faisant intervenir deux de ses employés, Jean obtient les aveux du tortionnaire. En le filmant et en diffusant ses confessions sur les chaînes nationales, Jean vient de venger 89 enfants. Il en reste 218. Officiellement, Jean Ravelle est mort dans un accident d’avion pour échapper à l’emprise de sa belle-famille. Alors qu’il recherche des informations sur Wong Tze Qi, sont ex-beau-père, il évite de peu un traquenard mis au point par Ze Ho, son homme de main. C’est son ex-femme Han Qi qui lui offre une porte de sortie in extremis. Il apprend tout de même que le vieux Wong Tze a envoyé ses principaux lieutenants au bureau parisien de la Ravelle pour reprendre la gestion de la société. Il doit se rendre là-bas s’il veut mettre la main sur les preuves de l’implication de sa belle-famille dans la mort d’enfants dans un accident d’une usine en Inde. Jean Ravelle n’a plus l’avantage de la surprise, la partie va être serrée.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il aura fallu attendre cinq longues années pour avoir entre les mains le second tome de la série Le Rédempteur de Stephen Desberg et Miguel. Ce personnage se retrouve dans des situations rocambolesques et il a du mal à convaincre. Rien que la course-poursuite des premières planches laisse dubitatif quant à la plausibilité de l’action. Pour le coup, Desberg appuie un peu fort sur le stylo pour couper le souffle aux lecteurs, qui se demanderont si ce n’est pas un peu de trop. Malgré tout, le thème principal est pourtant intéressant. Le personnage de Jean Ravelle « entend » l’appel de la vengeance des enfants morts. Il tient une sorte de décompte et il ne s’arrêtera que lorsque ce dernier arrivera à zéro. A ce récit principal, plutôt simpliste, vient se greffer la belle-famille qui tente d’éliminer Ravelle pour reprendre ses actifs dans les sociétés. C’est d’ailleurs les histoires secondaires qui apportent de la profondeur et de l’intrigue au récit. La relation entre les protagonistes est ambiguë et le scénariste s’amuse à entremêler les histoires pour créer la confusion et redistribuer les cartes des personnages en présence. Ainsi, il est difficile de savoir, tout au long du scénario de quel côté penche tel ou tel personnage. Desberg met fortement l’accent sur l’action, quitte à perdre, parfois, l’aspect réaliste. Les amateurs de John Woo apprécieront. Au niveau du graphisme, le dessinateur brésilien Miguel livre un bel album, avec un trait semi-réaliste tirant parfois sur le caricatural. Ce second tome vient compléter une série dont l’idée directrice est fort intéressante, mais dont le personnage principal et le petit manque de réalisme de l’action peinent à convaincre.
