L'histoire :
Akai, le caïd du quartier, habite avec son compagnon Shiroi dans un immeuble en friche de Tokyo. Ce dernier lui sert notamment de « nez », car Akai a perdu le sens de l’odorat. Ce matin là, Shiroi repère notamment un départ de feu causé par des clochards locaux. A peine Akai a-t-il fait déguerpir les pyromanes, qu’il doit s’occuper d’un autre problème : un cirque ambulant annonce sur haut-parleur qu’il va se produire dans le quartier. Sans la permission d’Akai ? Certainement pas ! Le jeune homme enfile une veste et prouve – une fois de plus – qui est le maître, en ridiculisant le gros directeur en close-combat. Cependant, une chiromancienne sème le trouble en lui : elle lui révèle qu’il retrouvera l’odorat en partant en quête d’une ville mythique : Mirai. Et pour appuyer ses dires, elle lui offre une fleur… dont il perçoit l’odeur, une sensation oubliée depuis des mois. Le lendemain, il est décidé à partir. Il n’a pas besoin d’insister auprès de ses proches : Shiroi, Kuroi et Kiroi le suivent en toutes situations, de toute façon. Se greffe alors au groupe Aoi, une belle blonde taille mannequin, qui allume Akai en permanence. Shiroi est jaloux…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Lorsque deux italiens publient en France une histoire bien ancrée dans la culture nippone, cela donne un melting-pot assurément intéressant… mais pas encore convaincant. Dans le premier tome de cette trilogie annoncée, une problématique insolite est clairement posée : Akai, un jeune homme libre et charismatique, limite vampirique, part avec sa bande à la recherche d’une ville légendaire, où il est persuadé qu’il retrouvera son sens perdu de l’odorat. Le décorum a beau être urbain et contemporain, tout cela fleure l’onirisme à plein nez ! Et ça ne manque pas : soudain, vers le milieu de l’album, on s’aperçoit que ce que l’on croyait être un road-movie aux accents de chronique sociale, s’avère être un conte fantastique d’urban-fantasy, avec des êtres transformistes, des crânes qui parlent et des créatures sorties du lagon. Ce « genre », traditionnel de la mythologie japonaise – et manga par extension – a été largement popularisé grâce aux films d’animation de Miazaki. Evidemment mâtiné de manga, le dessin est d’une belle clarté et la colorisation étonnamment très contrastée, plus peaufiné dans ses décors que sur les personnages. Néanmoins, les choix narratifs originaux ne manquent pas de déstabiliser complètement le lecteur… qui patientera jusqu’aux prochains épisodes pour mieux cerner la finalité de cette histoire et/ou la démarche des auteurs.