L'histoire :
Dans le Japon contemporain, où peuvent néanmoins intervenir des créatures surnaturelles, Akai est le leader charismatique d’une bande de troubadours modernes. Pour remédier à son gros problème d’anosmie – il lui manque le sens de l’odorat et donc du goût – une chiromancienne lui a conseillé de se rendre dans la ville légendaire de Mirai. Evidemment, ses 5 inséparables amis le suivent dans ce périple initiatique. En camionnette et en scooter, ils parcourent donc les routes du Japon, vivant des aventures plus insolites les unes que les autres au fil de leurs étapes. Ils recueillent notamment Dokuro, un crâne qui parle, et qui promet à Akai de lui révéler une partie de son passé à chaque morceau de squelette qu’il lui rendra. Lors d’une halte, pour redorer leurs finances qui sont au plus bas, Akai a l’idée de confectionner de fausses potions magiques et de les vendre sur les marchés, avec une escroquerie de bonimenteur. Son amant Shiroi le surprend alors en train d’embrasser langoureusement la sexy Aoi, également son amante. Ivre de jalousie, Shiroi part s’isoler dans la nature et fait la rencontre d’un nain sage et étrange. Ce dernier l’emmène dans les airs, histoire de changer son point de vue. Puis il lui propose d’espionner un cortège nuptial de renards…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si vous en avez assez des histoires pré-formatées, Le voyage d’Akai est un OVNI baroque, entre le road-movie onirico-initiatique et le conte japonais moderne pour adultes. Prévue en trilogie, la série est orchestrée par deux italiens qui ont une solide culture nippone et pour cause : Massiamiliano de Giovanni et Andrea Accardi sont les fers de lance de l’implantation du manga en Italie. Ce second tome surprend de nouveau par la fraîcheur de ses évènements incongrus et… par l’absence de fil conducteur cohérent. En fait, la plus grande force du récit est également sa faiblesse : tout peut arriver, surtout ce qui est en dehors de nos normes, au risque de perdre le rythme narratif, l’objectif initial. Les amateurs de manga auront toutefois raison de s’intéresser à ce format franco-belge, tant les aventures vécues par cette bande de troubadours modernes font appel aux mythologies nipponnes. Tanuki transformistes, matérialisation d’esprit et de dieux sous formes animales ou extravagantes, crâne parlant, combats virevoltants dans les airs à grands coups de boules de feu… C’est… surprenant et original, à défaut d’être convaincant. Heureusement, le dessin semi-réaliste d’Accardi, appliqué et colorisé avec beaucoup de contrastes, structure énormément cette synthèse iconoclaste entre la BD transalpine et la culture fantasmagorique manga.