L'histoire :
Ariane n’a rien perdu de son adresse à l’épée. Avec Germain, elle a occis aisément sept argousins venus en découdre avec eux. De sa calèche, le vicomte Roquefeuille enrage d’avoir encore raté. Rentrés chez Lenclos, ils reçoivent un courrier du duc Gaston d’Orleans, frère du Roi Louis XIII. La missive indique à Ariane qu’elle sera attendue dans son palais le 14 janvier au matin. La rencontre se fait ce jour-là et le duc annonce à Ariane qu’il est au courant qu’elle a porté un fils du Roi. Furieuse, Ariane l’accuse d’avoir enlevé son enfant mais le duc n’y est pour rien. Les vrais responsables sont la reine Anne d’Autriche avec l’aide de Richelieu. L’enfant a malgré tout grandi dans le confort et une bonne éducation, puisque Gaston veillait secrètement à son bien-être. Ariane veut savoir où il se trouve. Le duc lui révèle qu’il est en route vers le sud, là où se trouve actuellement le roi. Ariane veut s’y rendre, mais elle ne comprend pas bien les véritables motifs du frère du Roi. Cependant, elle veut à tout prix retrouver son fils...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il aura fallu attendre douze ans avant que ne démarre ce troisième cycle des aventures de l’intrépide Ariane de Troïl... et c’est sept ans après le tome 1 que paraît le deuxième tome de ce cycle. Si on était vraiment rassuré quant à l’intérêt du retour de la baronne, nous voilà encore plus enthousiasmés avec cette suite de grande qualité. A l’image de Richelieu qui hante cet épisode, tout est savamment orchestré et millimétré, rien n’est laissé au hasard. Patrick Cothias n’a rien perdu de sa plume : les nombreux dialogues campent des personnages hauts en couleurs et particulièrement attachants. En outre, la reprise historique est diablement maligne, puisqu’un événement fictif (le fils d’Ariane) et réel (le complot contre le cardinal) s’entremêlent sans arrêt pour aboutir à un climax insoutenable. La fin est à ce titre un moment mémorable qui affirme avec violence que notre héroïne ne sera pas épargnée par la vie. Le XVIIème siècle vit et bouillonne sous le dessin d’André Juillard. On ne commente plus le style inimitable de l’artiste et l’empreinte énorme qu’il laisse sur la série. Simplement, le dessinateur émérite fait preuve d’une audace inhabituelle avec des passages de nudité particulièrement osés mais séduisants. Avec ou sans masque, Ariane n’a pas fini de nous envoûter.