L'histoire :
Un jour comme les autres se lève sur Londres et plus précisément au 99 bis Park Lane. Dans son appartement, le professeur Philip Mortimer s’apprête à petit-déjeuner lorsque son fidèle majordome Nasir lui rappelle vigoureusement qu’il a trop de graisse jaune sur le ventre. De son côté, le capitaine Francis Blake s’entraîne à l’escrime en panoplie de Zorro, lorsqu’une de ses collègues l’emmène à une réunion de crise au MI-6. A moins qu’il ne s’agisse du MI-5 ? Bref, ils y apprennent les incroyables et récents évènements : un peu partout dans la capitale, les femmes semblent se rebeller contre la gent masculine. L’une dégrafe son soutien-gorge en public (ce n’est pas le pire), l’autre refuse de faire le thé à 5h (passe encore), ou bien plus atroce, quelques toasts n’auraient pas été servis à la bonne température ! By Jove ! Les deux compères doivent résoudre l’affaire au plus tôt ! En outre, il faut éviter l’incident diplomatique avec une délégation de japonais en visite officielle. Le gros souci, c’est que Philip et Francis n’y connaissent strictement rien au sexe faible…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le scénariste Pierre Veys se complait dans un genre qui lui réussit : la parodie humoristique. Après Igor et les montres (parodie de Frankenstein), les Space mouties (avec des références du type les 7 mercenaires), Baker Street (parodie de Sherlock Holmes), c’est à deux autres sujets de Sa Majesté qu’il s’attaque aujourd’hui, de nouveau assisté au dessin par son fidèle Nicolas Barral. Vous l’aurez vite compris, les aventures de Philip et Francis sont une caricature bienvenue des aventures de Blake et Mortimer. Il est en effet jubilatoire de tourner en dérision le flegme britannique et Edgar P Jacob doit se bidonner de rire dans sa tombe. Dans la même veine que la série cinématographiques des Y-a t-il un flic..., Veys et Barral placent ce duo de héros trop sérieux, en relation avec une intrigue totalement burlesque : la révolte des femmes (comme si…). Les situations sont hilarantes (le régime de Mortimer ou Blake déguisé en femme qui se fait épiler à la cire), les dialogues totalement loufoques (finalement, est-ce le MI-5 ou le MI-6 ?), bref la parodie fait mouche ! Si en général ce type d’humour peut se révéler facile, rarement celui-ci aura été aussi drôle, appliqué à la bande dessinée. Même l’éditeur a joué le jeu, en respectant à la perfection la charte graphique de Blake et Mortimer (il en a les droits) : mêmes typographies, même mise en page, même format… Tout est fait pour donner l’impression qu’un nouvel épisode de Blake et Mortimer sort en librairie… le 1er avril ! (ce n’est pas une blague).