L'histoire :
L’histoire de Fanny débute un soir chez Reggy’s, le bar branché de la capitale où se retrouve le gratin du showbiz. Ricky y amène chaque fois une nouvelle conquête, One again. Le chanteur à la mode aux faux airs de Pascal Obispo et/ou Florent Pagny délaisse un moment sa femme au bar pour aller dire deux mots à Johnny, la star française, même si celui-ci ne semble même pas le remettre. Qu’importe, l’apparence prime, showbiz oblige… Mais au comptoir, sa moitié à la plastique irréprochable se fait, pendant ce temps, draguer. Ni une, ni deux, le sang de Ricky ne fait qu’un tour et il allonge une baigne au playboy. On ne touche pas à sa propriété. C’est sans compter sur l’avis de la belle, qui le largue prétextant sa jalousie maladive. Quelques jours plus tard, une journaliste de la PQR demande à interviewer la star esseulée après un concert. Dans sa loge, alors que Ricky s’apprête à expédier l’affaire, la jeune femme aux formes généreuses le prend de court et le renvoie dans les cordes avant même qu’il puisse en placer une. Séduit, le chanteur l’invite à dîner et, bientôt, la presse people publie les premiers clichés « volés » du couple atypique en maillot sur la plage…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier tome avait marqué les esprits et conquit les cœurs (pourtant point tous boudinés) des lecteurs. Après avoir illustré un récit d’aventures flibustières aux Kaarib (sur un scénario philosophique de D.Calvo), Jean-Paul Krassinsky s’attaquait à la mode au travers de petites histoires de femmes coupables de quelques kilos de trop. Coupables aux regards des diktats de la mode, du regard macho des hommes et d’une presse féminine anorexique. Culpabilisées, Fanny, Martha et Mimi ne le sont point ; elles s’assument pleinement et gaiement alors que les différents mecs qu’elles rencontrent ne peuvent pas tous en dire autant. Chacune des trois intrigues raconte en effet une rencontre (flirt, harcèlement ou drague) parfois heureuse, quelque fois chagrine, toujours savoureuse. Ainsi, la chronique de petites histoires de la vie cache une satire réjouissante de travers sociaux souvent impunis. Le dessin « géométrique » (limite trigonométrique !) du maître convient parfaitement à un récit où arrondir les angles est hors propos. Volontaire et réaliste, le trait dissèque les formes et fait mouche. En sus, la collaboration de Claire Champion aux couleurs se révèle un vrai plus, chaque planche présentant une unité de ton, chaque histoire exaltant une atmosphère singulière. A noter, les clins d’œil persistant à des personnalités, lieux ou marques impérialistes qui aident à l’encrage critique et, d’une pierre deux coups, enfoncent le clou ! Des femmes aux caractères bien trempés, des Cœurs boudinés gros comme ÇA…