L'histoire :
Est-il possible de conjuguer la planète à l'imparfait du futur ? La pression sur les ressources est-elle trop forte ? Et si oui, quid des êtres humains ? En d'autres termes, la fin du monde est-elle proche ? Pas question de l'enterrer si vite... Heureusement pour notre vieille planète, Jules et son amie Janet, jeunes et naïfs, mais conscients du monde dans lequel ils évoluent, ne l'entendent pas de cette oreille. Pour eux, la Terre est principe de vie, une substance éternelle. Bien malgré eux, pourtant, ils vont être choisis pour sauver l'humanité, rien de moins. Une nuit, Tim et Salsifi, deux extraterrestres, débarquent sur la planète Terre pour passer prendre Jules et Janet, convoqués par une commission extraterrestre. Séisme intersidéral, catastrophe annoncée, la Terre va être percutée par une comète et la commission hésite à intervenir. Après tout, un nouveau cycle pourrait donner naissance à une nouvelle espèce, moins destructrice. Pour empêcher cette catastrophe, Jules et Janet vont devoir prouver leur bonne volonté en accomplissant un acte symbolique : empêcher Pipard, politicien véreux et chef d'entreprise cupide, d'exploiter le pétrole du pôle Sud. Une mission impossible, un paysage lunaire et un Romeo au top de sa forme en guise de bagage ! Voilà le rôle d'une vie, et les deux enfants en ont bien conscience. Un seul objectif donc : sauver la planète des hommes et de leurs dérives...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La Terre, c'est comme un objet de valeur : on la lègue à ses enfants. Sauf que les adultes et leurs défauts sont passés par là : irresponsabilité, égoïsme, cupidité, désir de pouvoir... Dès lors, pour Jules et son amie, deux ados encore innocents, insouciants et suscitant l'empathie, il ne s'agit pas moins que de sauver la planète, menacée d'érosion irréversible voire même d'extinction... Voilà en résumé le tome 6 des nouvelles Aventures de Jules, épatantes comme il se doit, faussement enfantines comme on l'imagine. Prétexte à une parabole sur le monde tel qu'il va, cette BD est l'histoire de l'humanité sacrifiée sur l'autel du consumérisme, des dérives politico-financières, de la communication qui isole, de l'individualisme, de l'appât du gain et du pouvoir destructeur, au profit de quelques puissants et au détriment d'une certaine idée du vivre ensemble... Abordant une foule de thèmes de notre temps, lien familial, « lutte des classes », guerre des sexes, sans oublier l'environnement et le complexe œdipien, Emile Bravo donne à penser tout en divertissant. Deux regrets toutefois : des longueurs parfois et une morale écologiste un brin consensuelle. Malgré ces petites imperfections, on reste plus que séduit par cette BD intelligente truffée de qualités, destinée à un large public et conjuguant idéalement légèreté et sérieux, distraction et interrogations. Drôle, frais et parfois loufoque, très simple dans l'esprit, voilà un mélange savoureux à ranger dans sa bédéthèque, à côté de Jérôme K. Jérôme Bloche. Bravo Jules et Bravo Emile !
