L'histoire :
Joann Sfar apprend la mort de Serge Gainsbourg le 2 mars 1991, quand il est au ski, dans un téléphérique. Il est à Avron, la station de sports d’hiver où sa mère est morte 17 ans plus tôt. Son père lui a seulement dit que sa mère était partie faire un long voyage. Il prend la mort de Gainsbourg très au sérieux. Il n’a pas su la mort de sa mère, donc il pleure pour Serge Gainsbourg. De la même façon qu’on découvrira ses larmes pour Claude François. De l’un et de l’autre, il ne connait que des images filmées ou photographiées. Est-ce cela, l’idolâtrie ? Il les dessine...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après l’album Synagogue qui était consacré à son enfance à Nice, son rapport à la religion et surtout à son père, le nouveau livre autobiographique de Joann Sfar focalise davantage sur sa mère et son rapport au dessin. Sa disparition quand il était jeune lui a été cachée, mais des images d’elle l’ont toujours accompagné. C’est à nouveau une BD très intime, très introspective, au sein de laquelle Joann Sfar échange également avec une psychologue, ou parfois un rabbin, pour comprendre ce qui le pousse à dessiner de manière compulsive. Cet album est composé de souvenirs, d’anecdotes parfois graves, touchantes, parfois plus légères, comme cette fille-au-pair qui le fait fumer dès ses 4 ans ou se laisse peloter les fesses. Il revient aussi sur ses débuts, la difficulté à se faire publier, les beaux-arts, etc. Comme peuvent l’être ses carnets, ce récit autobiographique est décousu. Il fait des allers-retours dans le temps, il passe d’un sujet à un autre sans lien toujours évident. Graphiquement, on reconnaît du premier coup d’œil la patte de l’artiste et son trait irrégulier.