L'histoire :
Clara Pilpoile, écrivain publique de profession, débarque à son rendez-vous chez madame Populo, en pleine réunion du troisième âge. Ravie de cette visite qui la soulage de faire la discussion à ses 5 collègues de thé, la vieille et acariâtre mégère embarque Clara dans la cuisine. Il s’agit pour elle de poursuivre la biographie de cette dernière, qui reprend la narration exaltée de la chose sur les chapeaux de roues. Elle lui avoue qu’elle ne peut plus encadrer la compagnie des 5 vieilles exaltées de la pièce d’à côté, l’une étant radine, l’autre idiote, la troisième traîtresse… Elle lui avoue néanmoins qu’elle a décidé d’emmener tout ce petit monde pour retrouver un amour de jeunesse, Mario, qui a monté une affaire de machine à sous à Las Vegas ! Vu que c’est payé 4000 euros, Clara n’a pas l’âme de refuser… Quelques jours plus tard, un minibus du troisième âge prend la route. Clara panique : Elodie, qui conduit, n’a pas ses lunettes et son haleine empeste l’alcool. Heureusement, le Las Vegas en question se trouve dans le Poitou : il s’agit d’une sorte de casino kitchissime tenu par un Mario déguisé en Elvis Presley…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En marge d’une première aventure autour d’un pilote de formule 1, l’épisode d’exposition des Petites prouesses de Clara Pilpoile nous faisait découvrir une profession peu courante pour une héroïne de BD : écrivain publique. Dans ce second tome, on a déjà plus de mal à cerner les intentions de l’auteur, Anne Simon. Le genre même est insaisissable, quelque part entre la chronique sociale légère, le polar façon Agatha Christie et l’ésotérique Lynchien (le personnage d’Elvis, les sœurs siamoises de couleur ocre, les accidents improbables…). Au terme de cette drôle d’histoire carrément bizarre, les raisons et les conséquences de la virée dans ce casino du Poitou resteront totalement hermétiques. Que cherche exactement Madame Populo en emmenant tout le monde là-bas ? Pourquoi les petites vieilles clamsent-elles toutes les unes après les autres de causes accidentelles ? Quel sens accorder à cette histoire ni drôle, ni vraiment intrigante ? On distingue certes la similitude narrative avec les 10 petits nègres, mais sans en comprendre l’intérêt… Comme en plus Anne Simon dessine un peu tout cela comme ça lui vient, à l’aide d’un style graphique moderne et très « spontané », ça n’aide pas à s’enthousiasmer pleinement. Une bonne idée toutefois : celle d’illustrer chaque mort d’une pleine page titrée, comme autant d’ouvertures de chapitres.