L'histoire :
Zone, Urtsi et Ján sont sortis vivants de l'effondrement du barrage de la Rambleur, et ils ont vaincu le Tamarro, le monstre mythique. Dans la vallée inondée, réfugiés sur les restes d'une maison en bois, ils ont fait la rencontre d'Acab, un Racaillou-troubadour, qui fait désormais partie de leur équipe. Mais ils ne sont pas saufs pour autant. Zone fait face à une créature qui menace de la dévorer. Elle réussit à gagner du temps en lui racontant l'épopée qu'ils ont vécue depuis qu'ils assument leur statut de Sauroctones, et la légende qui court désormais autour de leurs noms. Une des rencontres les plus déterminantes avec un groupe de vagabonds armés les a conduits à plonger dans le tombeau maudit du roi Lichette, un lieu que tous craignaient, avec ses reliques de l'ancien temps. Zone donne des détails un peu plus glorieux que ce que fut réellement cette exploration sans danger du sous-sol d'une maison abandonnée, et le trésor improbable qu'ils en ont rapporté. Elle raconte également leur séjour dans la communauté de Grand-Standing, dirigée par le Gentil Organisateur. A chaque fois, il leur faut prouver leur statut, assurer des inconnus de leurs pouvoirs et de leur courage, et accepter sans cesse de nouvelles épreuves...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L'aventure continue sur le même rythme que le premier volume : une succession de scènes d'action pour ce groupe d'ados dans un monde post apocalyptique situé quelque part entre des villes détruites et les ruines des centres commerciaux de banlieue. Le passé est totalement oublié, même s'il reste quelques boîtes de conserve, des sacs plastique aux logos d'hypermarchés que des vagabonds portent sur la tête. Erwann Surcouf mène la barque sous forme d'épisodes rythmés par des couvertures intermédiaires qui marquent les transitions entre des comics imaginaires dessinés par l'une des héroïnes. Chacune de ces illustrations en pleine page est l'occasion de voir le talent du dessinateur pour dramatiser une image, un mélange de classicisme des postures et de modernisme du trait. Tout l'album reflète d'ailleurs ce savoir-faire remarquable, les pages sont d'un dynamisme rare, malgré un dessin parfois réduit au strict minimum. Impossible de ne pas penser à Bastien Vivès, même si le style des deux auteurs diffère énormément. Il y a une vraie science des effets dans les cadrages de ces aventures, et un second degré par petites touches, qui confirme que Surcouf est en maîtrise totale. Bien sûr, on aimerait que ses pages soient plus fouillées, mais ce serait au détriment de la quantité. On en prend ici pour plus de 200 pages ! Et la structure dans les flashbacks est étonnamment fluide. Sur le plan narratif, ce deuxième volume franchit un pas.